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Elia met en garde contre un surplus d'électricité cet été

Pour la première fois, Elia craint des problèmes de stabilité sur le réseau électrique en raison de surproduction. ©Belgaimage

Une production supérieure à la consommation fait craindre à Elia des excédents d'électricité cet été. Sauf export, le gestionnaire devra ponctuellement arrêter certains parcs solaires et éoliens.

À plusieurs reprises au cours des dix dernières années, Elia a dû mettre en garde contre d'éventuelles pénuries d'électricité en hiver parce que la production ne suffirait pas à faire face aux pics de consommation élevés lors des journées froides. Aujourd'hui, pour la première fois, le gestionnaire du réseau électrique belge doit lancer un avertissement dans le sens inverse: les excédents de production en été pourraient entraîner des problèmes de stabilité du réseau.

C'est ce que révèle le "Summer Outlook" d'Elia. Ces perspectives annuelles sur l'approvisionnement en électricité pendant les mois d'été étaient autrefois un non-événement. Comme la production industrielle est faible en été et que les ménages et les PME consomment également moins durant les mois de vacances, la production était toujours suffisante. Mais aujourd'hui, pour la première fois, une surproduction très importante, et potentiellement problématique, se profile à l'horizon.

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7,5
gigawatts
La Belgique pourrait devoir exporter 7,5 gigawatts d'électricité excédentaire.

Cela s'explique par le fait que les ménages et les entreprises ont installé beaucoup plus de panneaux solaires ces dernières années. La capacité de production totale atteint ainsi quelque 10 gigawatts. En outre, les cinq réacteurs nucléaires toujours opérationnels seront disponibles une grande partie de l'été.

Selon les estimations d'Elia, cette combinaison d'une production élevée et d'une faible consommation pourrait obliger la Belgique à exporter 7,5 gigawatts - l'équivalent de 7,5 réacteurs nucléaires - d'électricité excédentaire. Il n'est cependant pas garanti que nous puissions nous débarrasser de ces excédents d'énergie chez nos voisins. En effet, le même phénomène pourrait se produire chez eux.

Vigilance

Ce n'est pas encore la panique chez Elia, mais le gestionnaire demande à tous les acteurs du marché d'être vigilants cet été, en particulier pendant les week-ends. "Nous devons nous préparer à tous les scénarios statistiques possibles", déclare la porte-parole Marie-Laure Vanwanseele. Elia estime que des problèmes pourraient survenir un week-end sur quatre. La situation réelle dépend de nombreux facteurs, dont, bien sûr, la météo. Le temps gris des dernières semaines, par exemple, a permis d'éviter tout problème ce mois-ci.

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En coulisses, le secteur de l'énergie travaille depuis longtemps sur ce nouveau phénomène. Elia avait déjà lancé des avertissements clairs aux compagnies d'électricité dans le cadre de groupes de travail et leur avait demandé de préparer des mesures.

La première solution est la flexibilité: acheter de l'électricité principalement lorsque la production est importante. Pour les consommateurs qui ont des contrats dynamiques, cette solution est de toute façon bénéfique pour le portefeuille. En période d'excédent - vers midi les jours d'été - les prix du marché sont souvent très bas, voire négatifs. Ceux qui peuvent alors consommer ou stocker l'électricité supplémentaire dans des batteries ou des véhicules électriques recevront donc une compensation financière.

Si la flexibilité ne fonctionne pas suffisamment, Elia peut également activer certaines clauses dans des contrats pour arrêter temporairement des parcs éoliens en mer, par exemple, ou demander l'aide des gestionnaires de réseau des pays voisins.

Plan de déconnexion

Il n'existe pas de plan de coupures estival pour les grandes toitures photovoltaïques ou les parcs éoliens.

Dans des cas exceptionnels, Elia devra intervenir en mettant hors service certaines installations. Les spécialistes du secteur s'attendent à ce qu'il s'agisse principalement de grands parcs solaires d'entreprises ou d'éoliennes terrestres qui seront temporairement déconnectés du réseau. Théoriquement, les centrales hydroélectriques ou les unités de cogénération des entreprises pourraient également être déconnectées. Les petites toitures solaires ne seront de toute façon pas concernées.

La manière exacte de procéder n'est pas encore claire. Les éoliennes et les grandes toitures solaires ne sont généralement pas raccordées au réseau d'Elia, mais au réseau moyenne tension (Fluvius, Sibelga, Ores). C'est donc à eux qu'il incombe de procéder à la déconnexion temporaire dans les moments critiques.

"Techniquement, c'est possible, mais les modalités pratiques ne sont pas encore claires. Des discussions sont encore en cours avec toutes les parties concernées à ce sujet", a déclaré Björn Verdoodt, porte-parole de Fluvius.

Pour un plan de coupure en cas de pénurie d'électricité en hiver, de nombreuses règles ont été établies par le gouvernement pour déterminer les régions ou les consommateurs les plus susceptibles d'être privés d'électricité. En revanche, il n'en existe pas encore pour l'arrêt de la production des grandes toitures solaires ou des éoliennes en été. On ne sait pas non plus s'il y aura des compensations en retour, et si oui, qui les paiera.

Elia s'attend à ce que l'extinction forcée en été soit un phénomène temporaire, car les consommateurs deviendront progressivement plus flexibles, par exemple en contrôlant intelligemment la charge de leur batterie domestique ou de leur véhicule électrique. En outre, certains propriétaires de parcs solaires et éoliens envisageront d'introduire une demande d'extinction volontaire, à condition qu'ils reçoivent une compensation pour cela.

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