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La consommation d'électricité de l'industrie va exploser, selon Elia

Elia a consacré sa grande étude annuelle à la décarbonation de l'industrie. ©BELGAIMAGE

Pour atteindre la neutralité carbone, l'industrie belge va augmenter de 50% sa consommation électrique d'ici 2030, prédit Elia. Des investissements titanesques dans le réseau seront nécessaires.

Décarboner l'industrie tout en évitant son exode, tel est le défi majeur que de nombreux pays européens, la Belgique en tête, se doivent de relever dans les années à venir.

C'est sans doute pour cette raison que le gestionnaire belge du réseau de transport d'électricité (GRT), Elia, a décidé de consacrer sa grande étude annuelle à cette problématique double. Grâce à l'input de quelque 50 grands industriels belges et allemands, le GRT s'est risqué à prédire l'évolution du secteur du point de vue énergétique aux horizons 2030 et 2050. Et la conclusion principale est sans appel: pour parvenir à décarboner tout en restant compétitif, il faudra électrifier massivement. Et vite.

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Accès à l'électricité bon marché

À l'horizon 2030, Elia prévoit que la consommation industrielle d'électricité explosera de 40% en Allemagne et de 50% en Belgique. Selon l'entreprise, l'électrification des processus est indispensable pour réduire la dépendance du secteur aux combustibles fossiles dans les prochaines décennies avec, en ligne de mire, la neutralité carbone pour 2050.

Outre les processus pouvant déjà être électrifiés, Elia prévient aussi de l'essor à venir de technologies permettant de décarboner l'industrie plus avant, l'hydrogène vert (ou bas-carbone) et la capture carbone en tête. Selon le GRT, le développement de ces innovations poussera la demande d'électricité à plus que doubler d'ici 2050.

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"L'électrification industrielle risque de ralentir, voire de s'arrêter, si les prix de l'électricité continuent à suivre le coût marginal des unités de production de gaz à long terme."

Chris Peeters
CEO d'Elia

Et l'électrification ne doit pas se limiter aux clusters industriels, elle doit être transversale et traverser toutes les activités, même décentralisées. "Les investissements dans l'électrification sont clairement avantageux: même si les prix du gaz reviennent à des niveaux plus bas, l'électrification rendra notre industrie plus résiliente face aux crises futures et constituera une avancée majeure pour permettre à l'industrie d'atteindre la neutralité carbone, en plus des gains d'efficacité associés", lit-on dans l'étude.

Mais pour que la révolution électrique ait lieu, Elia insiste sur la nécessité de l'accès à des "électrons décarbonés bon marché" et, donc, à l'accélération du développement des capacités renouvelables, qui constitue le principal levier à l'électrification rentable, puisqu'il permettrait de réduire les occurrences où le prix de l'électricité est défini par celui du gaz sur les marchés européens. "L'électrification industrielle risque de ralentir, voire de s'arrêter, si les prix de l'électricité continuent à suivre le coût marginal des unités de production de gaz à long terme", appuie Chris Peeters, le CEO d'Elia.

"Augmenter la capacité du réseau est un prérequis pour conserver l'industrie à Anvers."

Jan Remeysen
CEO de BASF Anvers

Adapter le réseau

Bien entendu, pour permettre cette électrification massive, le réseau devra se mettre à jour. "Augmenter la capacité du réseau est un prérequis pour conserver l'industrie à Anvers", glisse ici Jan Remeysen, le CEO de BASF Anvers, l'une des entreprises ayant contribué à l'étude. "Notre relation avec les industriels va considérablement se complexifier", embraye Chris Peeters.

Aussi, des investissements seront nécessaires aux portes des sites des entreprises, et particulièrement dans les clusters industriels, afin de multiplier les points de connexion à haute tension, par exemple. Mais le réseau dans son ensemble devra se renforcer et des projets controversés, comme les lignes à haute tension Ventilus et Boucle du Hainaut, devront voir le jour.

De quoi pousser Chris Peeters, à qualifier la mission d'Elia dans les années à venir d'"herculéenne". "Cela signifie qu'il faudra fournir un effort maximal à un moment où les taux d'intérêt et l'inflation augmentent. En plus d'investissements majeurs
dans l'électrification industrielle et la production renouvelables, d'importants investissements 'de pointe' dans le réseau et la numérisation seront nécessaires pour faire que cette transformation industrielle soit un succès", appuie-t-il, appelant pour "une coopération accrue entre l'industrie, le secteur de l'électricité et les pouvoirs publics, y compris avec les régulateurs et les autorités locales".

Le résumé
  • Dans sa dernière étude, Elia explique que l'électrification de l'industrie est indispensable à sa décarbonation et à son maintien en Europe.
  • Selon l'entreprise, la consommation d'électricité de l'industrie belge augmentera de 50% d'ici 2030.
  • Pour atteindre cet objectif double, Elia appelle à l'accélération du développement des énergies renouvelables.
  • Des investissements massifs seront nécessaires pour adapter le réseau aux nouveaux usages.

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