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Un premier semestre noir pour les faillites

Au cours du premier semestre 2017, 1.160 établissements horeca ont fermé leurs portes, ce qui en fait le secteur le plus touché par les faillites en Belgique. ©Peter Hilz

Sur les six premiers mois de l'année, on dénombre 5.731 faillites en Belgique, soit 8,9% de plus qu'il y a un an. Les cas de la région bruxelloise et de la province de Flandre-Orientale sont particulièrement inquiétants et le secteur de l'horeca boit la tasse.

Tout comme au mois de mai dernier, le cap des 1.000 faillites a été dépassé au cours du mois de juin 2017, où le nombre de dépôts de bilan a augmenté de 8,7% par rapport à juin 2016, selon les chiffres compilés par le cabinet Graydon. "Malgrè cette nouvelle hausse, le nombre de faillites au premier semestre reste bien au-dessous du niveau constaté en 2013-2015", tempère Eric Van den Broele, directeur du service d'études de Graydon.

Ces hausses s'expliquent notamment par une attitude plus stricte des tribunaux du commerce. Néanmoins, il faut aussi garder en tête que le premier semestre 2016 s'est distingué par une forte baisse par rapport à 2015 (-12,6%).

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Bruxelles inquiète

Aucune région du pays n'échappe à la hausse du nombre de faillites au premier semestre. Toutefois, le cas de Bruxelles est des plus inquiétants. La capitale fait état de 1.326 déconfitures, soit à peine 20 de moins qu'au premier semestre 2013, marque record en la matière. Et, comparé aux six premiers mois de l'année 2016, on assiste en 2017 à un bond de près de 40% du nombre de faillites.

10.976
Le baromètre mensuel de Graydon conclut sur une note surprenante. Malgré la hausse constatée du nombre de banqueroutes, les destructions d'emplois résultant de ces faillites sont en légère baisse (-2,5%). Au premier semestre 2017, 10.976 emplois ont été supprimés pour cause de faillite.

En Flandre, les cessations d'activité s'affichent à niveau similaire sur un an (+0,7% au premier semestre 2017 comparé à celui de 2016). La Wallonie connaît également une hausse modérée sur la période (+4,9%). Mais ces chiffres régionaux ne doivent pas occulter le fait que certaines provinces restent mal en point, comme c'est le cas en Flandre-Orientale (+27,5%) ou dans le Brabant wallon (+31,5%).

L'horeca reste le secteur le plus touché par les faillites. Au premier semestre 2017, 1.160 établissements ont mis la clé sous le paillasson. C'est 10,7% de plus que sur la même période en 2016 et 5,7% de plus qu'en 2013, rappelez-vous, l'année record sur le front des faillites. Les secteurs de la construction, du commerce de détail, des garages ou encore du transport sont également en souffrance.

L'horeca bruxellois sous pression

Les cafés et restaurants bruxellois souffrent toujours de l'instauration du piétonnier dans le centre-ville, mais aussi du climat sécuritaire, des problèmes de mobilité dans la capitale ou encore de la mise en place de la caisse enregistreuse. "Celui qui pourra identifier une cause unique des souffrances du secteur est très fort", relève Olivier Willocx, l'administrateur délégué de Beci, la chambre de commerce bruxelloise. "Les choses se sont ajoutées les unes aux autres."

"Fondamentalement, il y a trop de restos à Bruxelles", selon Olivier Willocx. "Beaucoup de gens se sont lancés à défaut d'autre chose, or c'est un métier complexe qui comporte beaucoup de contraintes." L'horeca est le secteur au taux de survie le plus bas. Seuls 55,9% des commerces sont encore debout au bout de cinq ans, un sur trois après une décennie.      

Par ailleurs, les habitudes changent: les clients ont diminué leur consommation d'alcool, surtout à midi. Ils se tournent davantage vers des options saines car ils font attention à leur poids, ou se font livrer, note encore Olivier Willocx.    

Toutefois, le nombre de cafés et restaurants est en augmentation constante à Bruxelles, passant de 5.787 en 2006 à 6.385 fin 2016. L'an dernier, le secteur a connu une croissance nette de 87 établissements dont par exemple le spécialiste des dim sum Yi-Chan dans le centre-ville, le restaurant végétarien Oficina dans le quartier Dansaert ou encore le Crab Club à Saint-Gilles, qui embrassent les nouvelles tendances du "bien manger".

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