L'indice Trevi connaît sa hausse la plus forte depuis 10 ans
L'indice trimestriel de référence de l'immobilier belge a gagné 2,8 points. Trevi pointe un risque de surchauffe, mais croit en une reprise progressive de l’offre.
Chez Trevi, on constate la flambée des prix de l'immobilier belge: l'indice du réseau d'agences immobilières a grimpé de 2,8 points au premier trimestre 2021, soit la hausse la plus forte depuis 10 ans. Puis on souffle le froid... et le chaud: "À ce stade, nous considérons la hausse trimestrielle enregistrée au dernier trimestre comme digérable par le marché. À condition, bien sûr, que nous n’entérinions pas une hausse similaire sur les trois prochains trimestres. En effet, dans cette hypothèse, nous approcherions une surchauffe de plus de 10% en rythme annuel, qui correspondrait à une entrée en zone spéculative… et par conséquent dangereuse", estime Eric Verlinden.
L’avertissement du patron du réseau Trevi est clair. Et il vaut pour tous les segments de marché et toutes les régions. Autre constat tiré de ce début d’année en fanfare: il n’est pas uniquement lié à l’engouement d'investisseurs particuliers en mal de valeurs refuges par ces temps incertains. Non, cette fois, la hausse se constate sur tous les segments: les terrains à bâtir, les villas 3 ou 4 façades, les appartements sous toutes leurs composantes et les immeubles de rapport. Chaque type d’actifs a donc connu une hausse significative.
Comment enrayer la spirale ascensionnelle?
Selon Eric Verlinden, tout reposera, pour les mois prochains, sur le point de rééquilibrage du marché. Cet équilibre ne pourra venir que de la croissance de l’offre, au plancher depuis des mois déjà au grand dam tant des acheteurs que des courtiers. "C’est pourquoi nous scrutons attentivement tous les indicateurs: le marché du neuf dans les délivrances de permis, au ralenti depuis plus d'un an; mais aussi le marché secondaire (deuxième main), lui aussi au point mort, en comptabilisant les demandes de mise en vente", note le patron, qui reste plus confiant dans cette seconde veine d’approvisionnement pour tempérer les prix que dans la première, qui prendra des mois, voire des années pour se requinquer.
"Nous constatons fort heureusement que les vendeurs particuliers ont enfin décidé de… décider. En un mot, la fin prochaine annoncée de la pandémie les incite à reprendre des décisions de mise en vente."
Selon Trevi, si cette tendance devait se confirmer dans les semaines à venir, le marché se rééquilibrerait de lui-même. La hausse de prix annuelle pourrait alors se tasser autour de 5 à 6%, ce qui n’est déjà pas rien pour la plupart des candidats à l'achat.