Publicité

La hausse du prix du titre-service en Flandre plutôt bien accueillie par le secteur

La Belgique compte environ 150.000 aides-ménagères (les hommes sont rares dans la profession...) auxquelles ont recours 1,2 million de ménages, dont 800.000 en Flandre. ©ANP / Ger Loeffen

Après Bruxelles et la Wallonie, la Flandre augmente le prix du titre-service. Une mesure censée soulager entreprises et travailleuses.

L’accord du gouvernement en Flandre prévoit une hausse du prix du titre-service. Celui-ci passera de 9 à 10 euros. En outre, la déductibilité fiscale de 20% disparaîtra, faisant passer le coût réel pour l’utilisateur de 7,2 à 10 euros de l’heure.

Ce faisant, la Flandre rejoint la Région bruxelloise, qui a augmenté le prix du titre-service le 1er janvier 2023, et la Wallonie, qui a fait de même en janvier dernier.

Publicité

Dix ans sans augmentation

La Belgique compte environ 150.000 aides-ménagères (les hommes sont rares dans la profession...) auxquelles ont recours 1,2 million de ménages, dont 800.000 en Flandre. Ceci précisé, le secteur semble accueillir plutôt favorablement cette mesure.

"La suppression de l'avantage fiscal et l'augmentation des prix pour les consommateurs n'ont de sens que si elles sont directement versées au secteur."

Paul Verschueren
Directeur de Federgon pour la Flandre

"Cela fait plusieurs années que nous demandions une hausse de prix, car nos entreprises n’ont quasiment pas de marge, d’autant que l’indexation n'a pas été répercutée dans le prix jusqu’ici, sinon cela aurait couté 12 euros de l’heure au consommateur", souligne Dennis Rombauts, le porte-parole de Federgon, la fédération du travail intérimaire qui chapeaute le secteur.

Alors que la suppression de l'avantage fiscal est une mesure budgétaire, Paul Verschueren, directeur de Federgon pour la Flandre, prévient: "La suppression de l'avantage fiscal et l'augmentation des prix pour les consommateurs n'ont de sens que si elles sont directement versées au secteur. Ces fonds ne doivent pas être retirés à un secteur en difficulté. Le nouveau gouvernement flamand a une très grande responsabilité à cet égard."

Publicité
Publicité

Secteur sous pression

De fait, le secteur vit des heures difficiles. Il se dit qu’un tiers des entreprises du secteur ont mis la clé sous le paillasson au cours des dix dernières années. Un important acteur comme Iris Group, spécialiste, entre autres, du nettoyage et de l’aménagement paysager, a ainsi décidé de cesser cette activité. Une étude publiée il y a un an par GraydonCreditsafe montrait que 37% des entreprises du secteur étaient déficitaires. 

"La hausse des prix décidée en Wallonie et à Bruxelles n’a pas vraiment eu d’impact sur la demande."

Ben Broeckx
Responsable des titres-services chez Pluxee

Contacté, Giles Daoust, patron de Daoust, également actif dans le créneau, n’a pas souhaité "commenter une décision politique". Même discrétion chez Pluxee (ex-Sodexo): "Nous n’avons pas à faire de commentaire, indique le responsable des titres-services Ben Broeckx, mais ce que l’on constate, c’est que la hausse des prix décidée en Wallonie et à Bruxelles n’a pas vraiment eu d’impact sur la demande. Cela dit, nos systèmes sont prêts à intégrer cette nouvelle mesure."

Le spectre du travail au noir

Malgré la perte de l’avantage fiscal et la hausse du prix du titre-service, qui gonflera la facture de près de 40% pour l’utilisateur, les acteurs minimisent le risque de voir les ménages recourir au travail au noir, alors qu'un des objectifs du titre-service est de l'éradiquer en partie. 

"Le prix était déjà très bas, et franchement 10 euros de l’heure ce n’est pas beaucoup", dit-on chez Federgon. "Je ne pense pas que les foyers, souvent aisés, qui ont recours aux titres-services vont subitement se mettre à faire le ménage chez eux suite à cette augmentation", conclut un acteur du secteur.

Le résumé
  • L’accord du gouvernement en Flandre prévoit une hausse du prix du titre service et la suppression de l'avantage fiscal.
  • Le secteur accueille plutôt favorablement cette mesure.
  • Le secteur est en crise de rentabilité et a un gros problème d'offre.
  • Les acteurs minimisent le risque de voir les ménages recourir au travail au noir.
Publicité
Dans sa DPR, le nouveau ministre-président libéral, Adrien Dolimont (à droite), s'était engagé à revoir le plan de relance lancé par son prédécesseur Elio Di Rupo.
La Wallonie resserre son plan de relance a minima
Le gouvernement wallon vient de finaliser l'exercice de resserrage de son plan de relance. Des 7 milliards et 323 projets, il est parvenu à économiser 92 millions et abandonner 44 mesures.
Messages sponsorisés