Cancer: un équipement belge prometteur s'impose aux USA
IRE-ELiT vient de conclure un accord exclusif de distribution et de partenariat avec un gros partenaire américain. Le nouveau produit phare de l'IRE-ELiT est considéré comme extrêmement prometteur dans le domaine de l’imagerie des cancers.
"C’est une énorme opportunité. Avec ce seul contrat, nous pouvons décrocher environ 40% de la consommation mondiale dans ce créneau." Plutôt heureux, Jean-Michel Vanderhofstadt, le patron de l’Institut national des Radioéléments (IRE): sa filiale IRE-ELiT, spécialisée dans le développement et la production de médicaments radiopharmaceutiques, vient de conclure un accord exclusif de distribution et de partenariat avec un (très) gros partenaire américain.
"Ce produit est unique au monde. On a certes des concurrents, mais ils ont des machines qui sont des sortes d’usines à gaz, avec des tuyaux partout."
La société en question, Cardinal Health, est un groupe pharmaceutique qui possède le plus grand réseau de radiopharmacies (près de 130) et le portefeuille produits le plus complet du secteur aux États-Unis. Dans le cadre de cet accord, l’entreprise va assurer la distribution sur le territoire nord-américain du nouveau produit phare de l’IRE-ELiT, un générateur de gallium-68, un radio-isotope considéré comme extrêmement prometteur dans le domaine de l’imagerie des cancers.
La taille d'une machine à café
Baptisé "Galli Eo", l’engin fabriqué à Fleurus permet une préparation simple et rapide de médicaments radiopharmaceutiques composés de Gallium-68, en vue d’une imagerie par caméra TEP (Tomographie par émission de positons/Pet Scan).
"C’est un petit équipement transportable qui a la taille d’une machine à café, explique Jean-Michel Vanderhofstadt. L’idée était de faire hyper-simple. On tourne le bouton et le liquide injectable sort, dans lequel il y a l’isotope radioactif associé à une molécule qui sert de vecteur. Il n’y a pas d’électronique dedans. Ce produit est unique au monde. On a certes des concurrents, mais ils ont des machines qui sont des sortes d’usines à gaz, avec des tuyaux partout."
Outre sa simplicité d’emploi, cet outil de diagnostic permet une meilleure efficience et une plus grande précision par rapport aux techniques conventionnelles. Car le Gallium-68, d’une durée de vie très faible, a des propriétés d’imagerie que Jean-Michel Vanderhofstadt qualifie de "fantastiques": "Il est très apprécié en médecine nucléaire, car il émet deux rayonnements à 180 degrés l’un de l’autre, ce qui permet d’avoir une image nettement meilleure que celles qu’on avait jusqu’ici. Il y a 80 ou 90 études cliniques en cours à son sujet."
Séries plus importantes
Le générateur conçu par l’IRE-ELiT ouvre de nouvelles perspectives pour le diagnostic de cancers comme celui de la prostate, le plus fréquent chez l’homme, ainsi que la détection de tumeurs neuroendocrines. L’accord avec Cardinal Health porte dans un premier temps sur la fourniture d’une cinquantaine de générateurs pour soutenir les essais cliniques et les recherches précommerciales outre-atlantique.
Mais il prévoit que dès que les autorisations réglementaires auront été délivrées, le groupe américain continue à se fournir en exclusivité auprès de l’IRE-ELiT, pour l’approvisionnement en routine des hôpitaux en Amérique du Nord. On sera alors dans des séries nettement plus importantes.
Chaque appareil coûte de 50.000 à 100.000 dollars (il s’agit en fait d’une gamme d’équipements). La filiale de l’IRE peut en produire environ 200 par an avec ses installations actuelles. "Après, il faudra investir. Cela va créer de l’emploi", précise encore le patron de l’IRE, qui est également à la tête d’IRE-ELiT.
Cet accord renforce la position de leader mondial de l’IRE dans la production de radio-isotopes pour la médecine nucléaire, une branche qui est en pleine ébullition depuis quelques années. Un dynamisme qui se traduit également au niveau de l’emploi: l’IRE et IRE Elit (créée en 2010 et installée sur le même site) comptent respectivement 151 emplois et 35 emplois (en croissance constante), auxquels il faut ajouter une centaine dans la sous-traitance.
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