Nouvelle grosse levée de fonds pour Univercells avant le Nasdaq

La cadence s'accélère encore d'un cran pour Univercells. En effet, un an après avoir levé quelque 70 millions d'euros auprès du milliardaire George Soros et d'un fonds lié au fondateur de Microsoft Bill Gates, la biotech carolo, alors valorisée à 150 millions d'euros, se cherche désormais 100 nouveaux millions, a-t-on appris à bonne source. Contactée à ce sujet, la société n'a fait aucun commentaire sur cette information.

L'Objectif de cette opération? Poursuivre la marche rapide avant une introduction sur le Nasdaq au deuxième semestre de l'année prochaine, en fonction de l'état des marchés, peut-on à présent lire dans une présentation sur le site de la société.

Des contacts ont ainsi déjà été pris pour préparer l'opération, tout comme le branle-bas de combat de rigueur a été lancé en interne. À noter, l'option d'une double cotation – en ce compris sur Euronext Brussels – a aussi été évoquée par le passé.

Hugues Bultot, CEO, nous expliquait mi-octobre que le covid avait accéléré les plans de développement de la pépite wallonne, tout comme l'augmentation de visibilité autour de ses activités de micro-usines permettant la production, à grande échelle et à coûts limités, de vaccins. Désormais, "la maturité de la société exige que l'on offre un minimum de possibilités d'exit à nos investisseurs initiaux. Il y a une volonté partagée de valoriser tout ce qui a été fait à travers une mise en bourse."

De nombreux investisseurs

Depuis sa fondation en 2013, Univercells a attiré à ce jour près de 200 millions d'euros de capitaux, d'aides et de prêts divers et variés, selon les estimations. Et elle compte à son bord quelques beaux noms tels que Rodolphe et Gaspard de Spoelberch, Inventures, la famille le Hodey, Christian Dumolin (ex-propriétaire des briqueteries Koramic), Marc Speeckaert (ancien CFO de Belgacom et Glaverbel), Olivier van der Rest, le fond et club d'investisseurs The Club Deal… Impossible de tous les citer.

Qualifiée de "très imposante" par un spécialiste, précisons toutefois que la liste contient aussi les noms d'acteurs publics que sont le bras financier de l'État (SFPI), la SRIW et Sambrinvest.

Quasi-galaxie de filiales

Du reste, parler d'Univercells comme d'un tout est en réalité réducteur. Car l'entreprise s'est muée au fil du temps en une quasi-galaxie de filiales. Exothera par exemple, en cours d'installation sur le site de Jumet, est une société de sous-traitance (CDMO) qui va fabriquer des vecteurs viraux pour les thérapies géniques. Elle s'est vue dotée d'un manager à l'été, en la personne de Thibault Jonckheere, ancien CEO d'une autre biotech carolo, ImmunXperts.

Fondée à l'origine pour assurer la production de quatre vaccins classiques (polio, etc.), Univercells Vaccines est, pour sa part, dédiée à la fabrication de vaccins contre le Covid-19. Un prêt de 30 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement lui a d'ailleurs été octroyé en juillet dernier, offrant au passage à la Belgique un troisième site de production – d'une capacité de production maximale de 360 millions de doses par an – après Pfizer à Puurs et Thermo Fisher Scientific à Seneffe.

Une autre filiale, Univercells Technologies, dédiée à l'industrialisation de plateformes disruptives, a également été créée à Nivelles en collaboration avec le fonds américain de capital investissement KKR.

Enfin, Univercells devrait également mettre sur pied une division pour les unités décentralisées de fabrication de médicaments, dans la lignée de son projet initial.