Hyloris perd plus de la moitié de sa valeur après trois mois d'interruption de cotation
La cotation de l'action de la société pharmaceutique liégeoise a repris à vendredi midi après trois mois de suspension. La communication de la direction sera sévèrement encadrée.
Après trois mois d'interruption, la cotation d'Hyloris a repris ce vendredi 2 août 2024 à 12 h, a fait savoir la FSMA. L'action a clôturé la séance de ce vendredi à 5,24 euros, soit une chute de plus de 55% par rapport à sa dernière cotation. Le titre de la société pharmaceutique liégeoise était suspendu depuis le 29 avril 2024 au matin. L'action Hyloris cotait à l'époque 11,70 euros. Hasard complet, cette interruption était intervenue le même jour que la suspension de l'action d'une autre société pharmaceutique liégeoise, Mithra, aujourd'hui disparue.
Jeudi soir, Hyloris avait publié un communiqué indiquant qu'elle avait pris des mesures suite aux critiques de l'autorité boursière à propos de sa politique de communication.
Début juillet, la FSMA avait, dans un communiqué d'une rare sévérité, très durement épinglé la société biopharmaceutique liégeoise.
Tous les communiqués de presse et autres communications écrites doivent être désormais soumis au préalable au conseil d'administration de la société. En outre, la communication orale des co-CEO et cofondateurs, Stijn van Rompay et Thomas Jacobsen, est également restreinte. "En cas de communication orale concernant des informations réglementées, le président du conseil d'administration (ou, en son absence, le président du comité d'audit) doit être présent lorsque la communication est faite", a souligné Hyloris.
Une nouvelle approche
La nouvelle approche fait suite aux critiques récurrentes de la FSMA à l'encontre de la direction d'Hyloris à propos de plusieurs transactions avec des sociétés néerlandaises. Début juillet, la FSMA avait, dans un communiqué d'une rare sévérité, très durement épinglé la société biopharmaceutique liégeoise, en estimant avoir de sérieux doutes quant à la fiabilité d'informations que Hyloris avait fournies au marché. Elle estimait que ces informations ne permettaient pas au public d'évaluer les risques liés à un investissement dans l'action de l'entreprise.
Au centre de cette affaire: une transaction réalisée par l'entreprise wallonne spécialisée dans le repositionnement de médicaments avec la petite société néerlandaise Qliniq. La FSMA soupçonne même que des infractions pénales ont été commises et elle a en conséquence transmis un dossier à ce sujet au parquet.
Pour tenter d'éteindre l'incendie, l'entreprise a décidé de procéder à un grand nettoyage au sommet.
Plus récemment, un deuxième contentieux a vu le jour suite à la vérification, par l'auditeur KPMG, d'opérations qui ne semblaient pas être comptabilisées au bon endroit concernant un partenariat stratégique conclu par Hyloris avec Pleco Therapeutics, une autre société néerlandaise. La FSMA a peu apprécié la façon dont la direction d'Hyloris a communiqué à ce sujet, demandant à Stijn Van Rompay de corriger des informations données à la presse. D'où le communiqué envoyé jeudi soir à propos de la nouvelle politique de communication, qui sera plus contraignante pour les co-CEO.
Hyloris a également à cette occasion publié un réajustement de son chiffre d'affaires 2023, qui s'établit désormais à près de 2,1 millions d'euros, contre 2,8 millions d'euros précédemment indiqués, en mars dernier. L'assemblée générale des actionnaires, qui avait été postposée, sera prochainement convoquée.
Grand nettoyage
Pour tenter d'éteindre l'incendie, l'entreprise avait précédemment décidé de procéder à un grand nettoyage au sommet. Le directeur financier (CFO) Jean-Luc Vandebroek et le chef du service juridique (chief legal adviser) Koenraad Van der Elst ont remis leur démission. Thomas Jacobsen (chief business development officer et cofondateur) avait été nommé co-CEO aux côtés de Stijn Van Rompay, qui se concentre sur la mise en œuvre de la stratégie globale de la société.
Hyloris n'est pas une société de biotechnologie ou pharmaceutique classique. Elle repositionne et reformule des médicaments existants, pour faire face à des besoins médicaux non satisfaits.
Les plus lus
- 1 Adam Cheyer (créateur de Siri): "Siri fait des choses que ChatGPT est incapable de faire"
- 2 Maxime Prévot en appelle à l'"esprit d'État"
- 3 Clap de fin probable pour Justin Trudeau
- 4 Julie Taton a plaidé en référé pour forcer sa domiciliation à Mons
- 5 Les décotes élevées sur les holdings, la nouvelle norme?