Solvay investit dans son centre de recherche et d'innovation à Shanghai
Le groupe chimique belge, Solvay, va étendre les installations de son centre de R&D dans la métropole chinoise pour y accueillir une cinquantaine de chercheurs supplémentaires.
Solvay a annoncé ce mercredi à l’occasion de la mission économique belge en Chine l’extension de son centre de recherche et d’innovation de Shanghai. La pose de la première pierre de cet investissement, dont le montant n’a pas été communiqué, a eu lieu en présence de la Princesse Astrid, de plusieurs ministres fédéraux et régionaux, dont le chef de la diplomatie, Didier Reynders ainsi que du vice maire de Shanghai, Xu Kunlin.
Implanté dans la zone industrielle de Xinzhuang, dans la banlieue du fief économique et financier de la Chine, le Solvay Shanghai Technology Park est un héritage de Rhodia, le chimiste français racheté en 2011 par Solvay. Créé à l’origine en 1997, ce centre de recherche compte actuellement environ 160 chercheurs, dont le nombre va passer à 210 grâce à l’ajout de plus de 4.000 m2 de surface aux installations existantes.
Partenariat scientifique
Le site de Shanghai est le troisième centre de R&D, le plus important du groupe chimique belge, après ceux de Lyon (Saint-Fons) en France et d’Alpharetta aux États-Unis. Il a la particularité d’abriter une plateforme d’innovation ouverte qui regroupe des chercheurs venant de grandes institutions scientifiques, comme le FNRS, et des universités chinoises. L’une d’entre elles, la East China University of Science & Technology, est d’ailleurs devenue officiellement ce mercredi le trentième membre de ce partenariat, dont les chercheurs travaillent notamment sur les batteries électriques du futur.
L’innovation, c’est la source de la prospérité future.
"L’innovation, c’est la source de la prospérité future. C’est sur cette réflexion qu’a été créée Solvay, dont le fondateur estimait que la science fait évoluer l’humanité", affirme la CEO de l’entreprise belge, Ilham Kadri, devant un parterre de journalistes chinois.
L’extension prévoit notamment un hall pilote pour les applications à base des matériaux avancés et de nouveaux laboratoires dédiés aux applications industrielles et aux biens de consommation.
40 ans en Chine
Solvay fêtera bientôt ses quarante ans de présence en Chine. L’entreprise y compte, en plus de son centre de recherche de Shanghai, 11 sites industriels et un total de 2.570 employés.
On doit venir ici et être près des consommateurs, près du marché, plutôt que d’importer nos technologies en Chine.
Le chimiste belge a réalisé en 2018 pour 1,1 milliard d'euros de ventes dans le pays. Comme la plupart des grands groupes industriels mondiaux, Solvay va chercher la croissance là où elle est. "La Chine est la deuxième économie du monde et ambitionne de devenir la plus importante. Sa croissance restera importante dans les prochaines années en dépit du ralentissement observé récemment. On doit venir ici et être près des consommateurs, près du marché, plutôt que d’importer nos technologies en Chine", ajoute Ilham Kadri, qui a mis en évidence le dynamisme du secteur de l’aviation en Chine comme débouché pour les composites et autres matériaux avancés développés par Solvay.
La CEO a aussi estimé que le pays avait un rôle à jouer en matière de solutions environnementales durables, étant donné l’esprit d’entreprise qui caractérise la population chinoise. "Regardez le nombre de start-ups qui deviennent des grandes entreprises."
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Pas de nouveau QG à Bruxelles
En Europe, Solvay a annoncé récemment l’abandon de son projet de construction d’un nouveau centre R&D à Lyon, pour y remplacer et agrandir le site existant. L’investissement initialement annoncé s’élevait à plus de 100 millions d’euros.
Il s’inscrivait dans le cadre d’un plan d’évolution des infrastructures immobilières du groupe impliquant Lyon, mais aussi Aubervilliers, Paris et Bruxelles. En revanche, Solvay a ouvert deux centres d'innovation dédiés aux composites thermoplastiques: l’un à Alpharetta et l’autre à Bruxelles, où le projet de nouveau QG a lui aussi été annulé au profit d’une modernisation des bâtiments existants.
Une trentaine de nouveaux accords ont été signés ce mercredi à Shanghai lors de la quatrième journée de la mission économique belge. Lundi, 42 contrats avaient déjà été paraphés lors de la première étape à Pékin.