Publicité

Horlogerie suisse: Qui va souffrir? Qui va s'en sortir?

©AFP

Hausse des prix, tsunami pour le secteur: l'horlogerie suisse sera un des secteurs les plus exposés à la décision de la Banque Nationale Suisse. Certaines marques plus que d'autres.

Jeudi dernier, la BNS prenait les marchés par surprise en abandonnant la politique dite du "taux plancher", qui limitait depuis plus de trois ans la hausse de la devise helvétique face à l'euro, provoquant une remontée en flèche du franc suisse. Cette annonce avait également entraîné une forte correction à la Bourse suisse, les investisseurs sanctionnant en particulier Swatch Group  et Richemont  , le numéro deux mondial du luxe.

Ce secteur est en effet très sensible aux fluctuations de changes dans la mesure où les coûts de production des horlogers sont assumés en Suisse, où sont fabriquées les montres, alors qu'une large partie des revenus sont générés à l'étranger, dans d'autres devises.

A mot couvert, les marques rassemblées cette semaine à Genève pour le Salon international de la haute horlogerie, qui fait la part belle aux griffes du groupe Richemont, envisagent des hausses de 5 à 7%.

Peu après l'annonce, le patron du numéro un mondial de l'horlogerie Swatch Group, Nick Hayek, avait d'ailleurs qualifié la mesure de "tsunami pour l'ensemble de la Suisse".

Publicité

"En Europe, nous allons ajuster les prix de 5 à 7%, voire 10%."


Ces hausses de prix concernent avant tout les montres de prestige Breguet, Blancpain et Omega ainsi que la griffe haut de gamme Longines. Nick Hayek s'est en revanche dit "plus réservé" pour Swatch et Tissot, qui se positionnent sur des segments de prix plus abordables.


LVMH  , qui détient TAG Heuer et d'autres marques horlogères, "se serait bien passé" de l'abandon du cours plancher du franc suisse mais "s'en sort mieux que d'autres" face à cette décision, explique de son côté Jean-Claude Biver, qui préside l'activité Montres du groupe.

"On s'en serait bien passé. Mais pour nous ce n'est pas un tsunami"

"Nous sommes un groupe très diversifiés et nous publions en euros", a-t-il noté. "Les pertes de change pour nous ne sont pas les mêmes que pour certains groupes suisses", a-t-il relevé.

"Mais on s'en sort mieux que d'autres entreprises. Et nous allons être créatifs au niveau de nos facturations. On achètera peut-être en euros des choses qu'on achetait jusque-là en francs suisses. Avec un peu de créativité, on va arriver à limiter l'effet dévastateur du taux de change", a-t-il estimé. Selon lui, "dans cinq ans, tout le monde aura oublié" cet épisode sur le franc suisse.

Publicité
Publicité
Le président américain Donald Trump, lors de son discours par vidéoconférence lors du Forum économique mondial de Davos, le 23 janvier 2025.
À Davos, Trump invite les patrons à produire aux États-Unis ou "à payer des taxes"
Lors de son discours au forum de Davos, le président des États-Unis a averti les grands patrons que s'ils n'investissaient pas aux États-Unis, ils seraient taxés.
Messages sponsorisés