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reportage

Slush, l'improbable speed dating finlandais pour start-ups et investisseurs

©EPA

Durant deux jours, le salon tech Slush s'est tenu à Helsinki. Ils étaient 13.000 à la recherche d'un partenariat dans un salon ressemblant à une boite de nuit. Sauf que depuis le début de l'année, ce n'est plus vraiment la fête dans le secteur.

Une neige portée par un vent piquant, -7 degrés au thermomètre et un soleil qui se décide à se lever autour de 9h pour retourner se recoucher à 15h30. À Helsinki, le mois de novembre n'est sans doute pas le cadre rêvé pour partir à la recherche de l'amour.

Durant deux jours, ils sont pourtant 13.000 en quête du partenaire idéal, à Slush. L'âme sœur tant espérée est, ici, professionnelle. En quelques années, le salon finlandais est devenu la référence de la mise en relation entre des start-ups en manque de moyens et des investisseurs à la recherche du meilleur endroit où placer leurs billes.

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L'ambition est donc simple: multiplier autant que possible les rencontres. Pour aider les plus timides, les organisateurs ont même mis sur pied un système de matchmaking dans leur app, où il est possible d'envoyer une demande de rencontre. En cas de rencard, le rendez-vous dure 25 minutes top chrono à une table de la meeting area, l'espace principal du salon, ou directement à un point de rencontre, à deux pas de la scène principale.

Néons bleus et verts

Le salon joue la carte de l'évènement branché. Les milliers de speed datings se font dans un hall d'exposition plongé dans la pénombre, avec un gout prononcé pour les néons bleus et verts. Pour attirer les cœurs à prendre, certains misent encore sur les stands, installés autour de quatre scènes qui plairaient certainement à Paul Kalkbrenner et ses copains DJ. Le show d'introduction du salon semblait d'ailleurs sortir de l'un de ses sets.

Malgré l'ambiance boite de nuit, le salon n'en est pas moins réputé. Google, McKinsey, AWS, Astra Zeneca, Deloitte, Stripe ont tous mis les moyens pour s'afficher en grand.

Malgré l'ambiance boite de nuit, le salon n'en est pas moins réputé. Un petit coup d'œil du côté des noms présents le confirme. Google, McKinsey, AWS, Astra Zeneca, Deloitte, Stripe ont tous mis les moyens pour s'afficher en grand. Sur scène, ce sont les CEO de DeepL, Slack et Mistal.AI qui se suivent.

Le cocktail proposé semble parfait pour partir à la recherche de partenariat. Sauf que du côté de la tech, l'ambiance des derniers mois est un peu moins aux aventures insouciantes. Après des années d'accès à l'argent facile, le retour à la réalité économique a été douloureux pour le secteur.

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En début d'année, les licenciements chez les géants de la tech se chiffraient en dizaines de milliers d'euros. Les études s'enchainent pour confirmer la tendance à la baisse. Les investisseurs sont moins généreux, ce qui engendre moins d'activités, un marché du travail qui ne progresse plus aussi bien et des IPO devenues presque inaccessibles.

La Mecque de la tech

Pas de quoi décourager les chercheurs de fonds. Côté belge, une trentaine de sociétés ont fait le déplacement. "On est ravi de la tendance, explique Jean-Philippe Schklar, conseiller économique de l'Awex. Nous sommes ici pour la troisième fois. La première année, nous avons eu du mal à trouver quatre entreprises. Cette année, on fait une sélection avec les incubateurs pour sélectionner dix sociétés. C'est un peu la Mecque de la tech en Europe", glisse-t-il.

Pierre-François Migeotte fait partie de la délégation venue avec l'Awex. Il est le fondateur de Heartkinetics, une technologie capable de détecter et prédire les insuffisances cardiaques.

Après une première levée de fonds de 1,4 million en 2021, le fondateur souhaite désormais réaliser un nouveau tour de table. C'est d'ailleurs clairement indiqué sur le dernier slide de son PowerPoint de présentation. "On cherche 4 millions d'euros", confirme-t-il devant le détail de ses besoins et pourquoi il faudrait investir dans Heartkinetics.

Sa technologie semble plaire. Il a rempli son agenda sur l'app sans trop de soucis. "J'ai eu un premier rendez-vous intéressant avec un VC britannique. J'ai également été contacté par plusieurs acteurs du pharma qui sont particulièrement intéressés par notre technologie. Des traitements pour l'insuffisance cardiaque existent, mais principalement lorsqu'elle est détectée rapidement", précise -t-il.

En passant devant son stand, un responsable du fonds Google For Start-ups s'est arrêté pour lui poser quelques questions. "Il m'a ensuite dit que nous étions typiquement le genre de boites qu'ils soutiennent. C'est donc potentiellement un premier pas vers un apport de 250.000 euros", sourit-il.

Invests spécialisés

"Nous avons sonné à toutes le portes en Belgique, sans succès."

Pierre-François Migeotte
Fondateur de Heartkinetics

Dans un monde idéal, il aimerait boucler sa recherche de fonds d'ici à quelques mois. Pour y arriver, les investisseurs étrangers seront plus que probablement indispensables. "Nous avons sonné à toutes les portes en Belgique, sans succès, regrette-t-il. Il y a une lenteur à l'innovation en Belgique. On voit aussi un manque d'expertise dans la medtech, avec très peu d'invests spécialisés."

S'il a un peu de temps, Pierre-François Migeotte pourra tenter sa chance auprès des géants de l'investissement. Sans surprise, Sequoia est l'investisseur qui prend le plus de place à Slush. Son stand, où l'enregistrement est obligatoire à l'entrée, ressemble d'ailleurs davantage à un salon privé. "Mais tout le monde est le bienvenu. Aussi bien des scale-ups que des start-ups qui n'ont encore jamais levé de fonds", assure-t-on du côté de Sequoia.

Cela semble effectivement être le cas, les fondateurs de jeunes pousses encerclant plusieurs partenaires de Sequoia pour se vendre. "Historiquement, une partie de nos plus beaux succès ont été soutenus dès le début", nous explique-t-on sur le stand. Il est vrai que Sequoia a souvent eu rapidement le nez fin. Son premier investissement dans Apple date, par exemple, de 1978.

Actif depuis 15 ans en Europe, l'investisseur a ouvert son premier bureau physique à Londres en 2021. "La preuve qu'on a un intérêt pour ce marché".

Belles histoires

Les dernières tendances n'auraient pas ralenti les ardeurs du fonds. "Il y a toujours eu des belles histoires. Beaucoup d'entreprises ont levé des fonds dans des périodes macroéconomiques au moins aussi complexes que maintenant. Si le projet a le potentiel de faire la différence dans son secteur, il sera toujours soutenu", explique-t-on chez Sequoia.

Mistral.ai, souvent présenté comme le concurrent français de ChatGPT, pourrait bien faire partie de cette catégorie d'entreprises. À peine créée, l'entreprise a levé 113 millions de dollars en juin dernier. À l'heure actuelle, la société ne compte pourtant qu'une grosse vingtaine d'employés et n'a toujours pas lancé son produit.

"Il est certain que je ne souhaiterais pas entamer une recherche de fonds maintenant."

Un investisseur

Derrière le discours un peu trop lisse de chez Sequoia, tout le monde ne partage pas le même avis sur l'état du secteur. "Il est certain que je ne souhaiterais pas entamer une recherche de fonds maintenant", nous explique un investisseur venu prendre quelques contacts. "Aujourd'hui, les fonds réfléchissent plus, avant de se lancer dans un projet risqué."

Le ressenti est partagé par le fondateur d'Heartkinetics. "Je n'ai jamais considéré que c'était simple de lever des fonds, mais ce l'est encore moins aujourd'hui. Le secteur de la medtech a particulièrement souffert, avec des grandes boites qui se sont effondrées. Nous avons aussi le désavantage d'être dans un domaine qui, par définition, brule énormément d'argent avant de dégager de premiers revenus."

Pour autant, l'environnement moins favorable n'est certainement pas du genre à le freiner. "Je suis confiant. Le fait qu'on cherche du financement pour passer à la phase commerciale est un gros atout."

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