StoryMe fait monter un ancien militaire aux commandes
Dimitri Van Hoe remplace au rang de CEO le fondateur de l'agence de marketing vidéo StoryMe, Lorenzo Bown. Mission? Monter en puissance face à une concurrence accrue.
L'heure est au passage de flambeau pour StoryMe. Le fondateur de l'agence de marketing vidéo, Lorenzo Bown, quitte en effet l'opérationnel, a-t-on appris. Il est remplacé au poste de CEO par Dimitri Van Hoe, ancien militaire, jusqu'ici responsable de la production.
"Il nous fallait une personne plus structurée pour accompagner l'entreprise à l'avenir."
"On est arrivé à un moment de notre développement où il nous fallait une personne plus structurée pour accompagner l'entreprise à l'avenir", commente Lorenzo Bown. "Or, chaque microcellule de mon corps est à l'opposé de cela; je suis un créatif. On a donc lancé une recherche à l'externe et interne pour trouver le bon candidat."
Dimitri Van Hoe est entré dans l'entreprise en 2015. À, l'époque StoryMe ne comptait qu'une quinzaine de collaborateurs. 65 personnes œuvrent aujourd'hui à la production et à la stratégie vidéo au sein de l'agence. Et ce pour le compte de clients comme Alpro, BNP Paribas Fortis, Brussels Airport, Disney, Tomorrowland ou encore Unilever.
Le nouveau patron a déjà pu découvrir les différentes facettes du métier à l'occasion d'un grand chantier de professionnalisation dont il a reçu la charge il y a deux ans. Sur base du feedback des clients, des spécialistes de la mesure de la performance vidéo ont été recrutés à l'époque, quand des professionnels ont été débauchés dans des agences de pub pour renforcer les équipes managériales.
Après tout, c'est que la concurrence est rude dans le créneau qu'occupe la scale-up. Il y a son rival historique, 87 seconds, passé sous le giron des Français de Datawords en 2018, ou encore l'agence bruxelloise Cartoonbase, cofondée par le philosophe et mathématicien Luc De Brabandere en 2000. Sans compter les studios de production vidéo purs et durs, ou les grosses agences de pub qui se renforcent chaque jour.
Pour faire face, StoryMe étudie pour l'heure la piste d'une éventuelle levée de fonds ou d'un partenariat stratégique afin de l'aider dans cette course effrénée où elle n'entend pas rester au bord de la route. Le marché est en pleine croissance.
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Internationalisation manquée
Côté financier, StoryMe pourrait être considérée comme leader de son marché sur base de son chiffre d'affaires. Pourtant, l'entreprise n'est pas rentable à ce stade, apprend-on de la lecture de ses comptes annuels. La faute aux investissements conséquents qui auront été nécessaires pour maintenir la croissance – de deux chiffres -, indique Lorenzo Bown.
Mais pas que. En effet, il est aussi à noter que des déploiements ont été entrepris par le passé à l'international, avec l'ouverture d'un bureau à Londres et à Sofia. Le projet s'est vite avéré couteux et fut donc revu au profit d'une approche centralisée sur le QG de Gand et le bureau de Bruxelles, dédié aux marchés bruxellois, wallon et du nord de la France.
"On dit souvent que la clé c'est 'fail fast, fail cheap'. Alors, cela aurait pu être plus rapide et moins cher, mais on a limité l'impact et appris beaucoup", indique Lorenzo Bown. "Avec une certaine chance côté timing, vu la crise du coronavirus qui a suivi."
Lhoist en soutien
Dans ses efforts d'internationalisation, l'entreprise a pu compter en 2018 sur le soutien de Jérôme Lhoist, le seul des trois fils de feu le baron Léon-Albert Lhoist à avoir travaillé dans l’entreprise familiale, l'un des leaders mondiaux dans la production de chaux et de dolomie.
Jérôme Lhoist est actionnaire majoritaire de l'entreprise depuis 2018. Le reste des parts est aux mains du fondateur, Lorenzo Bown.
Le jeune trentenaire est depuis actionnaire majoritaire de StoryMe, quand le reste des parts est aux mains de Lorenzo Bown.