L'opérateur Digi se lance en Belgique ce mercredi

La dernière ligne droite aura été particulièrement longue à terminer. Annoncé initialement pour l'été, le quatrième opérateur, Digi, arrive enfin en Belgique. Ce dernier a prévu une conférence de presse de lancement ce mercredi 11 décembre, l'opérateur avait déjà convoqué la presse la veille de l'automne pour annoncer qu'il ne serait pas en mesure de tenir sa promesse.

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Après cette première échéance manquée, le CEO Jeroen Degadt avait évidemment pris soin de ne plus donner de nouvelle date de lancement. "Nous sommes dans la dernière ligne droite", avait-il expliqué. Contacté la semaine dernière, ce dernier n'avait pas encore "d'update" à faire à la presse.

Cette date de lancement est donc une petite surprise. D'autant plus, qu'avant de lancer une offre, chaque opérateur doit normalement en informer le régulateur du marché au moins deux semaines au préalable. Selon nos sources, ce lundi, l'IBPT n'avait toujours pas reçu le moindre document de Digi. "Mais il est déjà arrivé que certains opérateurs ne respectent pas à la lettre cette démarche administrative", nous a-t-on précisé.

Les différents tarifs de la marque seront notamment précisés ce mercredi. Depuis deux ans, le groupe assure régulièrement qu'il compte bien casser le marché avec, "des prix encore jamais vus en Belgique". Pour respecter son engagement, Digi devra néanmoins frapper fort et proposer des premiers tarifs à moins de 7 euros par mois, soit les offres les moins chères actuellement sur le marché. En parallèle de son offre mobile qui sera nationale, Digi compte aussi se lancer sur l'internet fixe. Dans un premier temps, seules quelques communes où le déploiement du réseau a débuté seront toutefois concernées.

Aucune obligation avant septembre

Bien que l'attente fut particulièrement longue, Digi ne disposait d'aucune obligation de lancement à court terme. Sa première véritable échéance est seulement fixée au 1er septembre 2025. L'opérateur ayant acheté une bande de fréquence 700 MHz, qui sera utilisée pour le grand public, il est dans l'obligation de l'utiliser.

Concrètement, 30 % de son réseau devrait être déployé pour le 1er septembre prochain. Il devra ensuite couvrir 70% puis 99,8% du pays pour, respectivement, le 1er septembre 2028 et 2030. À son lancement, Base, le troisième opérateur, avait également un calendrier comparable à respecter. À plusieurs reprises, ce dernier avait d'ailleurs raté ses échéances. En 2010, l'IBPT, le régulateur du marché, avait même dû mettre en demeure l'opérateur de respecter ses obligations dans les six mois, sans quoi, il s'exposait à des amendes administratives.

Un tel scénario semble toutefois peu probable pour Digi, grâce à un accord avec Proximus qui lui mettra à disposition son réseau mobile, en attendant qu'il ait ses propres antennes. "À l'époque de Base, chaque opérateur devait lancer son propre réseau d'antennes pour pouvoir se déployer. Grâce à l'accord avec Proximus, Digi pourrait en théorie se lancer du jour au lendemain sur tout le pays", rappelle une source bien informée.  

Le retard pris par Digi aura toutefois un coût pour l'entreprise. Les fréquences achetées en 2022 le sont pour une durée déterminée de 20 ans. À l'époque, Digi a dépensé plus de 114 millions d'euros pour obtenir des fréquences, mais n'en a rien fait pendant deux ans.

Digi espère rapidement devenir un opérateur de taille chez nous. "Nous avons des actionnaires qui ont des attentes, et il est donc certain qu'on ne vient pas en Belgique pour ne compter que 100.000 clients", expliquait le CEO Jeroen Degadt en septembre dernier.