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Thomas Cook Retail Belgique en faillite, 500 emplois perdus

©BELGA

Après les autres entités du groupe en Belgique, Thomas Cook Retail Belgium fait à son tour aveu de faillite. La direction n’a pas trouvé les cinq millions nécessaires à la poursuite de l’activité à court terme. Quelque 500 travailleurs perdent leur emploi. Les syndicats gardent espoir de voir une partie des activités être reprises.

Le couperet est tombé sur Thomas Cook Retail Belgium, l’entité du groupe Thomas Cook qui chapeaute en Belgique le réseau commercial du géant mondial du tourisme, soit 85 agences et 6 Travel shops exploités sous les marques Thomas Cook et Neckermann. La société va en effet déposer le bilan.

C’est ce qu’a annoncé la direction à l’issue d’un conseil d’entreprise, qui s’est tenu lundi après-midi à son siège de Zwijnaarde près de Gand. Les quelque 500 collaborateurs de la société (270 en agences et 230 au siège) perdent donc leur emploi.

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Ils s’ajoutent à leurs 75 collègues des autres entités belges du groupe, déclarées en faillite le mardi 24 septembre dernier par le tribunal de l’entreprise de Gand, soit Thomas Cook Belgique (70 employés), Thomas Cook Retail (5 employés dans des fonctions de support) et Thomas Cook Finance (aucun employé). Le tribunal de l’entreprise statuera, en principe, ce mardi sur la demande de mise en faillite. Les magasins et les bureaux de Thomas Cook resteront fermés.

Cinq millions introuvables

Pourtant, à la veille du week-end, la direction avait laissé entrevoir un mince espoir. Les comptes étant bloqués, il lui fallait trouver cinq millions d’euros, ce qui aurait permis à l’entreprise de continuer ses activités et demander une procédure en réorganisation judiciaire (PRJ) afin de faire face à ses créanciers. De source syndicale, trois millions lui auraient même suffi pour respirer provisoirement.

"Malgré des entretiens très intensifs avec différentes parties jusqu’au dernier moment, il n’y a malheureusement pas eu d’accord pour trouver le financement nécessaire à court terme."

Thomas Cook Retail Belgium

Ce week-end dit "de vérité" n’a donc pas permis de dégager de solution"Malgré des entretiens très intensifs avec différentes parties jusqu’au dernier moment, il n’y a malheureusement pas eu d’accord pour trouver le financement nécessaire à court terme", indique Thomas Cook Retail Belgium qui assure que différents tour-opérateurs, hôteliers et sociétés d’investissement tant en Belgique qu’à l’étranger ont marqué leur intérêt tant pour la totalité des activités que pour des activités spécifiques. En vain.

Elle souligne que l’entreprise était rentable. Bouclés le 30 septembre 2018, il y a tout juste un an, les derniers comptes annuels font état de 78,9 millions d’euros de revenus pour un résultat opérationnel de 1,8 million mais une perte nette de 532.000 euros. La société affiche en outre plus de 41 millions d’euros de dettes.

"Le tsunami engendré par la faillite de Thomas Cook Groupe a été fatal."

"Le tsunami engendré par la faillite de Thomas Cook Groupe a été fatal"ajoute la direction refusant de faire le moindre commentaire supplémentaire si ce n’est de "regretter de ne pas avoir trouvé de solution pour ses employés passionnés", tout en remerciant à la fois ses collaborateurs pour leur motivation et leur courage et ses clients pour leur confiance.

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Un pot d’adieu a d’ailleurs réuni lundi, en début de soirée, à la fois ces collaborateurs et la direction, conscients d’être de part et d’autre victimes de la déconfiture du groupe au niveau international "Tout le monde pleurait", nous confie Katrien Degryse, déléguée Setca. Selon la syndicaliste, tout espoir n’est cependant pas perdu, certains pans de l’activité pourraient être repris dans le cadre de la gestion de la faillite par les curateurs. "Il y a des rumeurs en ce sens", dit-elle.

Lundi noir

Le fiasco de Thomas Cook n’en finit d’ailleurs pas de faire des dégâts. Lundi, la filiale néerlandaise a été déclarée en faillite par un tribunal d’Amsterdam. Environ 200 personnes sont concernées par le licenciement collectif. Dans les prochaines semaines, le curateur s’entretiendra avec de potentiels acheteurs pour l’ensemble de l’entreprise ou certaines filiales. Des marques d’intérêt se sont déjà manifestées, affirme Thomas Cook Nederland.

En Espagne, ce sont quelque 500 hôtels qui vont fermer immédiatement, dont 100 dépendent exclusivement de Thomas Cook, les autres ayant une clientèle formée de 30 à 70% de touristes amenés par le tour-opérateur, assure la Confédération des hôtels et des logements touristiques.

Selon elle, la facture d’impayés laissée en Espagne par Thomas Cook, pourrait dépasser l’estimation initiale de 200 millions évoquée par le secteur.

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