VIDÉO | Le moment Yaka! de... Emmanuelle Ghislain (Pulse Foundation)
Le "moment Yaka!" est un moment de déclic entrepreneurial, qui a bouleversé une trajectoire, modifié une vision et boosté l’ambition de celui qui l'a vécu. Six entrepreneuses et entrepreneurs belges racontent leur moment Yaka! à L’Echo.
“C’est comme un alignement des cellules dans tout ton corps, où d’un coup, tu sais ce que tu as à faire." Emmanuelle Ghislain est CEO de la Pulse Foundation, qui soutient l’entrepreneuriat, notamment par un programme accompagnant les entrepreneurs dans la foulée d’une faillite.
Son moment Yaka! remonte à la conférence de Sophie Wilmès (alors Première ministre) annonçant les premières mesures de restrictions visant à limiter la pandémie de Covid-19 en Belgique. "Je me rappelle qu’en l’écoutant, quelque chose s’est passé en moi. En gros, avec ma casquette de fondation qui soutient les entrepreneurs, je me suis dit 'putain, c’est la merde, qu’est-ce qu’on va faire?', en étant persuadée que les entrepreneurs allaient se ramasser et que, comme d’habitude, rien ne serait fait pour eux".
Alignement des cellules
"Je voyais les évènements se succéder après la catastrophe, la douleur et les suicides, la réalité des entrepreneurs dont personne ne parle", raconte Emmanuelle Ghislain. "Et là, j’ai vécu une espèce d’alignement des cellules, où d’un coup, tu sais ce que tu as à faire. Et dans les jours qui ont suivi, tout s’est enchaîné."
La Pulse Foundation développe alors son programme d’accompagnement pour les entrepreneurs qui ont fait faillite, pour les aider à rebondir et à redevenir entrepreneur par la suite.
"On peut avoir la meilleure idée business possible, le meilleur produit et la meilleure approche du marché, sans le timing ça ne sert à rien."
Répondre à l'absence... de réponse
"L’absence de réponse face aux difficultés des entrepreneurs – quand ils se plantent – personne n’y pensait, comment est-ce possible? Quand l’échec devient public, parce que prononcé par un tribunal, l’entrepreneur devient vraiment un 'failli', il n’est plus entrepreneur, il n’est plus rien, même pas demandeur d’emploi, parce qu’il n’en a pas le statut." Retrouver la confiance en soi et la force pour rebondir est alors loin d’être évident.
Était-ce dès lors la bonne réponse au bon moment? "Je crois, oui. On peut avoir la meilleure idée business possible, le meilleur produit et la meilleure approche du marché, sans le timing ça ne sert à rien", explique Emmanuelle Ghislain. "Six mois plus tôt, cela n’aurait rien donné, et six mois plus tard, cela aurait été trop tard".
Le déclic généré par ce moment Yaka! reste-t-il pertinent, alors que le covid est, pour l’essentiel, derrière nous? "Complètement, il y a un besoin de pouvoir être imparfait, de partager ses erreurs, sans complexe. La scène entrepreneuriale est jeune en Belgique. Nous sommes en train d’apprendre à marcher tous ensemble, et on ne peut pas apprendre à marcher sans tomber".
Découvrez tous les moments Yaka! en vidéo:
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