Chaque seconde compte dans l'entrepôt du futur
En raison de la crise du coronavirus, la logistique est devenue un sujet de discussion récurrent dans les réunions de nombreuses entreprises. Celles qui souhaitent maximiser leur efficacité peuvent trouver de l'inspiration chez Log!Ville, à Niel.
Malgré le nombre record de commandes en ligne, les livraisons de colis pour Noël se sont déroulées sans problème majeur pendant la période des fêtes. En tant que consommateurs, nous trouvons cela normal, mais en réalité, c'est un miracle qui se produit à la fin de chaque année.
La logistique était traditionnellement une activité qui concernait surtout le déplacement d'importants volumes: palettes remplies d'un seul et même produit que des camions transportaient dans des centres de distribution, avant la livraison au point de vente final. Le commerce en ligne a bouleversé ce modèle: les centres de distribution doivent désormais également être capables de préparer des commandes individuelles à partir des stocks, de les emballer et de les expédier. Et ces opérations doivent se faire de plus en plus rapidement et à des coûts aussi bas que possible.
Ce travail à la hussarde ne peut se faire que grâce à la technologie, qui aide les entrepôts à travailler de manière précise et efficace. Tout le monde a pu découvrir des vidéos ou des photos en ligne montrant de gigantesques entrepôts en Chine, où des robots se déplacent comme des fourmis entre les étagères pour préparer les commandes. Mais il ne faut pas aller aussi loin pour découvrir ce que nous réserve la logistique du futur.
Jumeaux digitaux
Dans le tout nouveau centre de démonstration Log!Ville à Niel, dans la région anversoise, nous pouvons découvrir un drone capable de réaliser l'inventaire de tout un entrepôt en un rien de temps. Par ailleurs, la technologie de géolocalisation en temps réel permet de suivre tous les mouvements au sein de l'entrepôt et d'éviter les collisions. Des entreprises comme Toyota et Siemens y présentent leurs solutions pour automatiser les entrepôts existants: avec l'aide de "jumeaux digitaux", ils peuvent simuler l'ensemble du processus et définir le mode de fonctionnement le plus efficace.
Le fil rouge est le gain de temps
Ce ne sont que quelques exemples des innovations avec lesquelles Log!Ville compte inspirer ses visiteurs. Depuis son ouverture à la mi-octobre, plus de 1.100 professionnels du secteur de la logistique se sont rendus au centre. Ils commencent par visiter un "centre d'expérience digital", qui les plonge dans l'avenir du secteur, avec des thèmes comme l'intelligence artificielle (IA), les camions autonomes, la logistique urbaine ou l'utilisation d'un passeport digital pour les produits. Ils peuvent ensuite assister à une démonstration concrète de la technologie déjà disponible pour les entreprises.
Pointeur laser
Log!Ville montre également les technologies susceptibles d'alléger le travail des collaborateurs du secteur. Le fil rouge de cette technologie est le gain de temps. Chaque seconde gagnée dans la chaîne logistique représente une valeur ajoutée pour les clients en aval de la chaîne. Ce gain de quelques secondes peut prendre plusieurs formes: des préparateurs de commandes qui, à l'aide d'un pointeur laser, savent dans quel conteneur prendre un produit, des systèmes robotisés et des ascenseurs qui apportent les marchandises aux opérateurs, des systèmes de détection pour éviter les accidents, des logiciels intelligents qui font des suggestions pour un aménagement plus efficace du site.
"Avec Log!Ville, nous nous adressons aussi bien aux prestataires de services logistiques de taille moyenne qu'aux chargeurs et aux détaillants."
La hausse de la productivité ne peut bien entendu pas se traduire par une charge de travail insoutenable dans un secteur où l'absentéisme est déjà très élevé. C'est pourquoi Log!Ville présente également des technologies capables de faciliter le travail des manutentionnaires. Des exosquelettes soutiennent les articulations des travailleurs lors de la levée de lourdes charges.
Cocréation
"Avec Log!Ville, nous nous adressons aussi bien aux prestataires de services logistiques de taille moyenne – qui emploient entre 50 et 200 travailleurs – qu'aux chargeurs et aux détaillants", explique Liesbeth Geysels, directrice générale de la VIL (Vlaamse Innovatieplatform voor de Logistiek ou Plate-forme flamande d'innovation pour la logistique), qui a créé le centre. "Mais nous pouvons également aider les grandes entreprises à la recherche de projets de cocréation."
Log!Ville ne présente pas uniquement les solutions des grands fournisseurs du secteur, mais également les technologies de huit start-ups. Peripass, une petite entreprise qui développe des logiciels et du matériel pour la gestion de sites de logistique, s'est associée avec la société de transport Essers. Un autre projet pilote ayant vu le jour grâce à Log!Ville est celui de Toyota Material Handling et de la start-up Blooloc de Hasselt. Les deux entreprises ont développé un système de localisation 3D sur la base de la technologie de la vision. Avec l'aide d'un plan 3D de l'entrepôt et du suivi des chariots élévateurs, le logiciel sait à tout moment où se trouve chaque palette.
"Notre volonté d'ouverture et de collaboration nous distingue des autres centres d'innovation pour la logistique."
"Notre volonté d'ouverture et de collaboration nous distingue des autres centres d'innovation pour la logistique", explique le directeur de Log!Ville, Patrick Aertsen, qui dirigeait auparavant la maison du futur (Living Tomorrow) à Vilvorde. "Notre recherche d'innovations concerne le monde entier. Et nous sommes un centre ouvert, contrairement aux autres centres d'innovation qui ne sont accessibles qu'à leurs propres collaborateurs ou clients. Cela nous rend uniques en Europe."
Log!Ville mise ainsi sur les besoins croissants de nombreuses PME, obligées de s'automatiser et de se digitaliser pour rester concurrentielles, mais qui ne savent pas quelle direction prendre.
À propos de Log!Ville
Le centre d'innovation pour l'industrie de la logistique est situé à Niel, non loin de l'A12, à proximité de Boom. Il a coûté 5,6 millions d'euros, dont la moitié a été financée par la VIL (Vlaams Innovatieplatform voor de logistiek). Le Fonds européen de Développement Régional (FEDER) et la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij (POM) Antwerpen ont également investi.
Les entreprises peuvent, moyennant paiement, être présentes dans l'espace de démonstration pendant six mois. Cette période peut être étendue à la condition qu'elles proposent de nouvelles innovations. À l'heure actuelle, 22 entreprises, dont huit start-ups et scale-ups, sont présentes.
Vous pouvez vous inscrire pour une visite guidée via le site www.logiville.be
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