Pourquoi Amazon redonne le sourire aux investisseurs

Les records s'enchaînent à Wall Street. Après la plus importante perte en termes de capitalisation boursière sur une seule séance, signée par Meta Platforms après sa chute de 26,39% jeudi, place au mouvement totalement inverse. Amazon a vu sa valeur bondir de plus de 150 milliards de dollars ce vendredi. C'est - une fois encore - quelque chose que l'on a rarement vu à la Bourse de New York.

Apple avait déjà marqué les esprits fin janvier avec un bond de 179 milliards de dollars de sa capitalisation boursière le lendemain de la publication de ses résultats trimestriels.

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'Amazon est si bien entouré en cette fin de semaine. Le géant américain de l'e-commerce a dévoilé jeudi soir des chiffres supérieurs aux attentes pour le dernier trimestre 2021. Son bénéfice net a par exemple atteint 14,3 milliards de dollars, soit 27,75 dollars par action, contre 3,77 dollars prévus par les analystes. Les investisseurs ont bien entendu salué la nouvelle: le titre a gagné 12,07% à l'ouverture de la séance à Wall Street, avant d'amplifier ses gains.

Un géant de l'e-commerce, vraiment?

Si les chiffres d'Amazon sont au-dessus des prévisions, c'est grâce à son retour sur investissement dans le constructeur automobile Rivian , mais également grâce à sa division d'informatique décentralisée Amazon Web Services (AWS). Elle a enregistré un bénéfice opérationnel de 5,29 milliards de dollars entre octobre et décembre, alors que les analystes tablaient sur 4,84 milliards. C'est même mieux que le bénéfice opérationnel de l'ensemble du groupe (3,5 milliards).

"Chaque centime de profit a été généré par l'activité en plein essor Amazon Web Services", souligne Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown. "Il est difficile de ne pas admirer le modèle économique. Cependant, personne ne devrait perdre de vue le fait qu'Amazon est censé être un géant de la vente au détail."

La société de Jeff Bezos ne l'a en tout cas pas oublié. Pour contrebalancer les problèmes d'approvisionnement et une hausse des salaires, elle a annoncé une augmentation des frais à son service d'abonnement Prime aux États-Unis. Celui-ci passe de 119 à 139 dollars par an. La plupart des analystes s'accordent à dire que c'est une très bonne nouvelle qui pourrait soutenir les résultats de l'entreprise dans les mois à venir.

"L'accent mis par Amazon.com sur la génération de bénéfices peut être soutenu par cette hausse de 20 dollars des frais d'abonnement à Prime et la solidité continue [des activités] d'AWS", estiment Poonam Goyal et Anurag Rana, de Bloomberg Intelligence. "La hausse des revenus en ligne d'Amazon.com pourrait ralentir en 2022, mais le potentiel de croissance continue dans les services cloud, le streaming et la publicité reste un catalyseur."

Un soutien unanime

Notons enfin le fait qu'Amazon a recommencé à racheter ses propres actions. Ce qui n'était plus arrivé depuis 2012. Le groupe en a racheté pour 1,3 milliard de dollars entre le 1er janvier et le 2 février 2022. Nul doute qu'il a profité des récents accès de faiblesse de son cours de bourse. Au cours de cette période, le titre a perdu près de 10% à Wall Street.

Ce n'est pourtant pas faute d'avoir le soutien des analystes. Selon les données compilées par Bloomberg, tous les courtiers qui suivent la valeur recommandent de l'acheter. L'objectif de cours moyen s'élève à 4.133,49 dollars. Ce qui représente un potentiel de hausse d'environ 49% par rapport à son cours de clôture de jeudi.