Stellantis freiné par des inventaires importants en Europe

Le groupe automobile Stellantis n'a pas été récompensé sur les marchés d'actions après ses résultats. Le conglomérat qui rassemble Citroën, Peugeot et Fiat Chrysler a pourtant battu les attentes des analystes avec son chiffre d'affaires. Mais le diable s'est caché dans les détails pour la société, car les analystes ont pointé des revenus plus faibles en Europe, et un niveau d'inventaires élevé.

Ces bémols n'ont pas non plus échappé aux investisseurs, qui ont sanctionné l'action. Celle-ci a perdu 1,82%. Le secteur automobile européen a toutefois pris 0,23% grâce au bond de Ferrari (+1,52%) et de D'Ieteren (+2,16%).

Les chiffres de Stellantis étaient attendus avec inquiétude ce mercredi, au lendemain des prévisions du groupe américain Ford, qui anticipe plus de pressions sur les prix suite à la disparition des problèmes de production. Les sociétés du secteur qui produisent des modèles moyens de gamme sont actuellement confrontées à une force baissière sur leurs prix suite à la décision de Tesla d'abaisser ses tarifs.

Des inventaires importants pour Stellantis

Dans le cas de Stellantis, les investisseurs ont surtout retenu les inventaires importants du groupe. "Les inventaires de Stellantis ont grimpé de 21%, et les revenus du groupe de 47,7 milliards d'euros au premier trimestre, en hausse de 14% sur un an, n'ont pas impressionné", souligne Michael Dean, analyste chez Bloomberg Intelligence.

"Les prévisions pour 2023 d'une marge opérationnelle à deux chiffres et de flux de trésorerie ont été réitérées, mais les performances dans les régions clés ont été mitigées, avec des ventes en Amérique du Nord supérieures aux attentes et des volumes plus faibles que prévu en Europe".

"Les revenus de Stellantis en Europe ont progressé après des mois de hics logistiques qui ont rendu des milliers de véhicules bloqués, mais les chiffres sont sous les attentes, et le pricing des voitures de luxe Maserati a été très faible" note Daniel Roeska, analyste chez Bernstein.

Banques et énergie en baisse

Au bas du tableau des performances sectorielles ce mercredi, les valeurs bancaires (-0,45%) ont reculé malgré le bond de 3,76% d'Unicredit après que la banque a relevé ses prévisions de revenus. Le compartiment subit les inquiétudes des conséquences pour le système financier de la remontée des taux d'intérêt, après le sauvetage de First Republic par JPMorgan Chase.

Le secteur de l'énergie (-0,78%) a de nouveau signé la plus forte baisse de la séance, alors que les cours du pétrole ont chuté. Le baril de Brent est tombé à 71,73 USD. Les prix de l'or noir avaient chuté la veille de 5%, les investisseurs s'inquiétant de la santé de l'économie américaine avant la décision de la Fed sur les taux d'intérêt.

Le compartiment des transports et loisirs a aussi connu un repli de 0,33%, lesté par Lufthansa (-1,32%). La compagnie aérienne a publié des résultats inférieurs aux attentes. Elle a affiché une perte nette de 467 millions d'euros entre janvier et mars, période traditionnellement peu dynamique pour les compagnies aériennes, après une perte de 584 millions sur la même période l'an dernier encore marquée par les effets de la pandémie de Covid-19.

Malgré de nombreux bémols, les marchés d'actions sont parvenus à arracher une hausse ce mercredi en Europe, quelques heures avant la décision de la Réserve Fédérale américaine sur ses taux d'intérêt. Le Stoxx 600 a pris 0,31%. Le CAC 40 a gagné 0,28%, le Dax 0,56% et le FTSE 100 0,2%. Le Bel 20 a avancé de 0,28%, avec un gain de 2,18% pour Umicore, meilleure progression de l'indice.