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Jerome Powell (Fed): "Il est temps d'ajuster la politique monétaire"

Avant son important discours de ce vendredi, Jerome Powell a profité de moments de détente à Jackson Hole, où se tient le symposium annuel des banquiers centraux. ©REUTERS

À Jackson Hole, le président de la Fed a donné un signal clair d'un assouplissement monétaire à venir aux USA mais sans en préciser ni l'ampleur ni le rythme.

Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, confirme que les taux d'intérêt directeurs des États-Unis devraient diminuer en septembre. "Je suis davantage convaincu que l'inflation est sur la voie d'un retour durable vers 2%", a-t-il déclaré à l'occasion d'un discours très attendu prononcé ce vendredi à Jackson Hole, dans l'État américain du Wyoming, lors du symposium des banquiers centraux organisé par la Fed de Kansas City.

"La direction à prendre est claire."

Jerome Powell
Président de la Réserve fédérale

"Il est temps d'ajuster la politique monétaire", a-t-il affirmé, en se gardant toutefois d'engager la banque centrale américaine quant à l'ampleur et à la cadence de l'assouplissement attendu.

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"La direction à prendre est claire", a précisé Jerome Powell. "Et le calendrier et le rythme des baisses de taux dépendront des nouvelles données économiques, de l'évolution des prévisions et de l'équilibre des risques", c'est-à-dire des probabilités de hausse ou de baisse des différents paramètres, tels que l'inflation.

Réactions sur les marchés

Les attentes des investisseurs au sujet d'une annonce de Jerome Powell à Jackson Hole en faveur d'un assouplissement monétaire étaient très élevées. Mais la grande clarté du signal que le patron de la Fed a envoyé à cet égard semble avoir favorablement surpris les acteurs des marchés. Après ses déclarations, le taux des Treasuries (obligations gouvernementales des États-Unis) à deux ans, très sensible aux taux directeurs américains, a baissé de près de 10 points de base (0,1 point de pourcentage), passant de 4,01% à 3,92%.

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1,1190
Euro/dollar
Les propos de Powell ont fait grimper l'euro à plus de 1,1190 dollar, du jamais vu depuis juillet 2023.

Des taux d'intérêt plus faibles étant de nature à favoriser l'investissement dans des instruments financiers à risque, tels que les actions, l'indice S&P 500 de la Bourse de New York a accentué ses gains lors du discours de Powell, prenant plus de 1%, alors qu'il progressait de 0,6% précédemment. Sur le marché des changes, la baisse des taux US rendant l'investissement en dollar moins attrayant, le billet vert a battu en retraite: l'euro a grimpé à plus de 1,1190 dollar pour la première fois depuis juillet 2023, contre 1,1110 dollar peu avant l'intervention du patron de la Fed.

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Jerome Powell "a été aussi catégorique qu'il pouvait l'être", analyse James Knightley, chef économiste chez ING aux États-Unis. "Il n'a pas été question de baisse de taux de 25 ou 50 points de base. Néanmoins, il a fait allusion au fait qu'ils (les membres de la Fed, NDLR) pourraient baisser nettement les taux si les conditions le nécessitaient."

Intervention plus généreuse de la Fed pas exclue

En effet, le président de la Réserve fédérale a souligné l'importance de l'évolution de l'emploi. "Nous ne cherchons ni ne souhaitons une nouvelle atténuation des conditions sur le marché du travail", a-t-il averti. "Le niveau actuel de notre politique monétaire nous donne une large marge de manœuvre pour répondre aux risques auxquels nous pourrions faire face, y compris le risque d'un indésirable nouvel affaiblissement des conditions sur le marché du travail."

"Avant la décision de la Fed du 18 septembre, nous aurons le rapport sur l'emploi, qui sera crucial."

James Knightley
Chef économiste chez ING aux États-Unis

M. Powell n'exclut ainsi pas une intervention plus généreuse que la baisse de taux de 25 points de base qui était l'hypothèse privilégiée parmi les acteurs des marchés pour la réunion de la Fed de septembre.

Pour James Knightley, les prochaines statistiques attendues aux USA seront décisives à cet égard. "Avant la décision du 18 septembre, nous aurons l'indice PCE ("personal consumption expenditures", NDLR, soit l'inflation mesurée sous l'angle des dépenses personnelles de consommation) sous-jacent le 30 août, puis le rapport sur l'emploi le 6 septembre", rappelle-t-il. "Ce dernier sera crucial." L'agenda des investisseurs pour la rentrée est déjà bien rempli.

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