Les bancaires au plus bas depuis 2009
Les valeurs européennes ont terminé en baisse ce mercredi, à un plus bas de quatre mois, parvenant néanmoins à effacer une partie de leurs pertes en toute fin de séance. L'impasse politique en Grèce et le coût croissant du renflouement des banques espagnoles ont ravivé les craintes d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro.
Après s’être nettement contractées la veille, pour revenir à leur plus bas depuis quatre mois, les actions européennes ont tenté de rebondir ce mercredi matin. En vain. Les investisseurs sont rattrapés par la crise politique en Grèce, où aucune coalition ne semble se dégager pour gouverner le pays trois jours après les élections. Cette incertitude politique rend possible une sortie de la Grèce de la zone euro, une donnée qui ne manquerait pas d'affaiblir un peu plus encore la tendance des valeurs en Europe.
Les marchés craignent que cette impasse politique mène à un arrêt du versement de l'aide internationale qui, à son tour, conduirait à un défaut de paiement de la Grèce voire, dans le pire des cas, à une sortie du pays de l'euro.
Les investisseurs ont été quelque peu rassurés en fin de séance par les déclarations d'un haut responsable de la zone euro qui a indiqué que le conseil d'administration du fonds de sauvetage de la zone euro, le FESF, devrait probablement approuver dans la soirée le versement d'une tranche de 5,2 milliards d'euros d'aide à la Grèce. L'Allemagne avait fait monter plus tôt la pression sur les marchés en avertissant que la Grèce ne recevrait plus aucune tranche d'aide financière si elle venait à interrompre sa politique de réformes, mettant en exergue le risque de faillite du pays.
Ces nouvelles tensions en Grèce interviennent alors que le débat entre croissance et austérité prend de l'ampleur en Europe. Les dirigeants européens ont décidé de se retrouver le 23 mai pour parler justement de croissance. Les marchés craignent un différend franco-allemand sur la façon de résoudre la crise de la dette dans la zone euro après l'élection de François Hollande à la présidence française.
En outre, le coût croissant du renflouement des banques espagnoles a exacerbé les craintes d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro. Le gouvernement madrilène va demander aux banques de provisionner 35 milliards d'euros supplémentaires sur leurs prêts immobiliers, afin de contribuer à rétablir la confiance dans le secteur, selon des sources financières proches des négociations.
La volatilité a d’autant plus dominé mercredi, d'autant que la séance était dépourvue d'indicateur majeur aux Etats-Unis, susceptible de donner une direction aux marchés.
Dans le sillage des marchés d'actions européens, les places boursières à Wall Street évoluaient aussi à mi-séance sur des baisses comprises entre 0,3% et 0,5%.
Le secteur bancaire européen a pâti des craintes relatives à la zone euro et les banques espagnoles. L'indice Stoxx 600 des banques en Europe a chuté de 1,7%, à un plus bas depuis mars 2009.
Parmi les valeurs en hausse, ING a gagné seulement 1,72%. Le bancassureur néerlandais a publié un bénéfice net divisé par deux en glissement annuel, un résultat nettement inférieur aux attentes du marché, plombé par une provision liée à une enquête des autorités financières américaines.
Commerzbank a pris 0,98%. La banque allemande a annoncé mercredi un bénéfice net en chute de 62,5% sur un an à 369 millions d'euros au premier trimestre, en raison d'un effet de comparaison défavorable sur un an et de revenus en baisse dans un contexte de marché difficile.
A Bruxelles, l'indice Bel 20 a rétrogradé de 0,49% à 2.159 points malgré l'envolée de près de 10% du titre Bekaert. Le tréfileur profite de la publication de ses résultats trimestriels. A l'inverse, Agfa-Gevaert a décroché de plus de 23,57%, les investisseurs sanctionnant les chiffres publiés ce matin.
Dexia a terminé statu quo à 19 centimes d'euro. Dexia a enregistré au premier trimestre une perte nette de 431 millions d'euros, principalement liée à des ajustements de valeur sur sa participation dans la banque autrichienne Kommunalkredit Austria et dans sa filiale Dexia municipal agency.
Avec l'aversion au risque, les obligations allemandes, qui font office de valeur refuge, ont été très recherchées ces derniers sur le marché secondaire, faisant tomber leurs rendements. Mais cette diminution est devenue telle que leur attractivité est de moins en moins évidente pour les investisseurs.
AGENDA
Allemagne
- Les exportations et les importations ont atteint des volumes record en mars en Allemagne, et l'excédent commercial a bondi de 16,8% sur un mois à 17,4 milliards d'euros, selon des données brutes publiées mercredi par l'Office fédéral des statistiques (Destatis). Les exportations ont progressé de 8,4% sur un mois à 98,9 milliards d'euros, dépassant de 0,7% leur plus haut niveau historique de mars 2011. Les importations ont augmenté de 6,8% sur un mois à 81,5 milliards d'euros.
- L'Allemagne a adjugé mercredi pour 4,032 milliards d'euros de nouvelles obligations (Bobl) à cinq ans, en deçà d'un objectif de cinq milliards, mais à un taux de rendement en baisse. Les nouvelles obligations à 0,50% de coupon ont été adjugées au taux de rendement moyen de 0,56% contre 0,8% pour l'adjudication du 4 avril dernier. Le ratio de couverture a été de 1,4 contre 1,8 précédemment.
BARCO
- Cotation ex-dividende
BREDERODE
- Assemblée générale à 10h
IBA:
- Assemblée générale, à 10h
- Déclaration intermédiaire pour le premier trimestre
KBC
- Cotation ex-dividende de 0,01 euro brut
SPECTOR
- Le groupe de photos Spector, propriétaire des magasins de multimédia Photo Hall en Belgique et Hifi International au Luxembourg, a vu son chiffre d'affaires plonger de 16,9% sur les trois premiers mois de 2012. Il souffre du moral du consommateur, toujours en berne.
- KBC Securites a ajusté son objectif de cours sur la valeur à 0,30 euro contre 0,35 euro. L'avis reste à conserver.
WERELDHAVE BELGIUM
- Wereldhave Belgium annonce un résultat en nette hausse (bénéfice de 8,5 millions d'euros, contre 5,8 millions en 2011), notamment grâce à des revenus locatifs plus élevés. La société va tenter de garder le cap en misant sur l'augmentation des loyers.