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Les dividendes suspendus inquiètent les investisseurs

Une semaine très contrastée sur les marchés d'actions européens. ©EPA

Le secteur des banques et celui des assurances ont plongé alors que les régulateurs veulent que les institutions suspendent leur dividende. Le secteur pétrolier a continué de grimper.

Les marchés d'actions ont commencé le deuxième trimestre dans la douleur, avec des replis marqués pour des secteurs très touchés par la crise économique résultant de la pandémie de Covid-19. Toutefois, cette semaine, le secteur pétrolier a connu un répit grâce à la forte remontée des prix pétroliers. Le compartiment a gagné 9,01% d'un vendredi à l'autre alors que le baril de Brent a progressé de plus de 30 % sur la même période, grâce aux achats de la Chine pour renforcer ses réserves stratégiques, mais surtout grâce aux espoirs d'un accord entre les pays producteurs de pétrole alors que les trois principaux acteurs du marché se livrent à une guerre des prix.

Le Président américain Donald Trump se trouve à l'origine de ces espoirs, après un tweet indiquant que la Russie et l'Arabie Saoudite pourraient réduire d'au moins 10 millions de barils leur production, sur la base d'une conversation avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane au téléphone. 

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10 à 15 millions de barils
La réduction espérée de la production de pétrole
Le Président américain a indiqué que la Russie et l'Arabie Saoudite seraient prêtes à réduire leur production. Mais les investisseurs ne sont pas convaincus.

Le secteur pétrolier a prolongé cette semaine sa remontée spectaculaire depuis le 18 mars. Le compartiment européen a pris plus de 42% depuis cette date qui marque leur dernier point bas. Toutefois, depuis le début de l'année, le secteur a perdu un tiers de sa valeur, car la chute des prix pétroliers pèse lourd sur leurs finances. "L’équilibre de trésorerie des sociétés a généralement été supérieur au baril de 50 dollars avant la crise", note Eric Benoist, responsable des dérivés en actions chez Natixis. Le baril de Brent vaut désormais 32,74 dollars.

"Les grandes compagnies pétrolières vont subir une pression financière énorme, mais elles ont mis la priorité à la distribution d'un dividende à leurs actionnaires car leur politique généreuse reste une attraction clé", ajoute-t-il. Mais les investisseurs sont rassurés par les plans d'actions déployés par Total, Royal Dutch Shell, Eni, Repsol et BP, qui ont annoncé également la suspension de leur programme de rachat d'actions.

Des banques sous pression

Le secteur des banques européennes et celui des assureurs ont par contre fort souffert cette semaine alors que, sous la pression des régulateurs européens, les institutions ont dû suspendre leur dividende et leur programme de rachats d'actions. La Banque centrale européenne a demandé aux banques de suspendre leur dividende. Les analystes avaient souligné que cette annonce aurait un impact négatif pour les investisseurs. Du côté des assurances, l’autorité européenne du secteur a appelé assureurs et réassureurs à suspendre leurs dividendes comme leurs rachats d’actions et à envisager un report des bonus. Le secteur des banques a perdu 11,37% sur la semaine, et celui des assurances 5,83%.

Les grandes compagnies pétrolières vont subir une pression financière énorme, mais elles ont mis la priorité à la distribution d'un dividende à leurs actionnaires car leur politique généreuse reste une attraction clé.

Eric Benoist
responsable en dérivés en actions chez Natixis

Le secteur du transport a lui aussi souffert (-7,73%), alors que les croisiéristes ont plongé. Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus d'une faillite du segment, alors que la compagnie Carnival a annoncé mardi une augmentation de capital de 1,25 milliards de dollars, très mal accueillie par les investisseurs. Une autre compagnie, Royal Caribbean, fait face à des oppositions au Congrès américain à un plan de sauvetage financier, car il lui est reproché d'être domiciliée au Liberia et non aux Etats-Unis.

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Des actifs pas si refuge

L'or et les obligations d'Etat n'ont pas connu de mouvement de repli sur les valeurs refuge cette semaine, alors que le Stoxx 600 a lâché 0,59% en variation hebdomadaire. Les cours du métal jaune ont perdu 0,82% à 1614,85 USD l'once. Le rendement du Bund allemand à dix ans est remonté à -0,44% contre - 0,54% la semaine précédente. Les investisseurs ont recherché des titres pour profiter de la crise, à l'image du fabricant de respirateurs Ambu (+11,86% cette semaine).

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