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La production de pétrole, principal moteur des géants de l'énergie en bourse

©Bloomberg

La saison des résultats s'achève pour les plus grandes entreprises pétrolières du monde. De quoi confirmer l'importance persistante de l'or noir pour leurs comptes de résultat et leurs cours de bourse.

Saudi Aramco vient de dévoiler ses résultats trimestriels, ce mardi. De quoi mettre un terme à la saison des résultats des mastodontes pétroliers, les cinq majors historiques - Shell, BP, TotalEnergies, Exxon et Chevron - étant toutes déjà passées au rapport. Vient, donc, le temps de tirer les conclusions.

Mais commençons par l'actualité chaude et Saudi Aramco. Précisons, tout d'abord, que le champion national a un statut un peu à part, étant presque entièrement entre les mains du Royaume d'Arabie saoudite, qui reste très dépendant de la société énergétique pour financer ses grands projets économiques. En tant que plus grande exportatrice d'or noir au monde, ses résultats n'en demeurent pas moins scrutés au sein du secteur.

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Dividende maintenu

"À court terme, sa croissance est entravée par le fait que l'Arabie saoudite supporte le fardeau de la limitation de la production de l'OPEP+, alors que les grandes compagnies pétrolières ne sont pas soumises à une telle contrainte"

Hasnain Malik
Analyste chez Tellimer

Or, de manière primordiale, Saudi Aramco a décidé de maintenir son gargantuesque dividende trimestriel à 31 milliards de dollars, dont la grande partie reviendra au gouvernement de Mohammed Bin Salman. De quoi légèrement doper son action à la Bourse de Riyad, mais aussi inquiéter certains analystes.

Pour cause, cette mainmise de l'État sur le géant pétrolier a contribué à faire chuter son action de 17% depuis le début de l'année, Aramco ayant notamment réduit sa production dans le cadre de la politique de l'OPEP+, afin de soutenir les prix du pétrole. Une action qui a pesé sur ses comptes de résultat.

"À court terme, sa croissance est entravée par le fait que l'Arabie saoudite supporte le fardeau de la limitation de la production de l'OPEP+, alors que les grandes compagnies pétrolières ne sont pas soumises à une telle contrainte", note ainsi Hasnain Malik, analyste chez Tellimer. Une situation d'autant plus inquiétante que du côté des stratégistes, les avis divergent quant à la durabilité de la politique de dividende.

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L'OPEP+ soutient la Big Oil

Si les coupes de l'OPEP+ ont pesé sur Aramco, elles ont, en revanche, fait le bonheur des majors pétrolières. Grâce à la politique restrictive du cartel, les prix du brut se sont, en effet, maintenus au-dessus de 80 dollars le baril pendant la majeure partie du deuxième trimestre, ce qui a aidé les grandes compagnies pétrolières à compenser la faiblesse des marges de raffinage, par exemple, mais aussi le recul des cours du gaz.

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Cela a, au passage, rappelé l'importance de la production d'or noir pour leurs comptes de résultats, même si Shell , BP et TotalEnergies ont, par exemple, annoncé des objectifs à long terme pour parvenir à des émissions nettes nulles. Une situation quelque peu contradictoire qui s'explique par l'évolution du marché ces derniers mois.

Pour rappel, en 2022-2023, la flambée des prix de l'énergie avait permis aux mastodontes pétroliers d'augmenter leurs retours aux investisseurs, tout en dépensant des sommes considérables pour les énergies renouvelables. Mais, alors que les investissements dans les énergies vertes tardent à porter leurs fruits et que les cours du pétrole et du gaz se sont refroidis depuis, les dirigeants du secteur ont décidé de se recentrer sur les projets traditionnels liés aux combustibles fossiles, leur permettant de continuer à financer leurs généreux dividendes et rachats d'actions.

Exxon vs Chevron

Ce n'est donc pas un hasard, si des membres de la Big Oil, c'est Exxon qui s'en sort le mieux en bourse. L'action de la société pétrolière et gazière américaine, qui n'a jamais tourné le dos aux énergies fossiles, a bondi de près de 15% en 2024. Dans le même temps, Shell a gagné près de 5%, tandis que TotalEnergies et BP ont chuté d'environ 5% et 10%, respectivement.

De fait, pendant que d'autres investissaient dans les renouvelables, Exxon cherchait, en priorité, à augmenter sa production de pétrole et ses revenus, notamment grâce à des projets au Guyana, le nouvel eldorado des pétroliers, et dans le Bassin permien. Cela lui a, d'ailleurs, permis de produire une quantité record d'or noir au dernier trimestre, alors que ses bénéfices ont battu les attentes, grâce à sa récente acquisition de Pioneer Natural Resources.

Ce rachat, le plus important depuis la fusion avec Mobil en 1999, prouve d'ailleurs l'importance prise par les fusions et acquisitions outre-Atlantique, les titans de l'énergie avalant leurs concurrents afin d'accroître leur production, sans ajouter de nouvelles sources d'approvisionnement. À cet égard, la comparaison avec l'ennemi juré Chevron est d'ailleurs criante. Le groupe américain a perdu 3% en bourse depuis le début de l'année, alors que l'acquisition de Hess bat de l'aile. Une situation qui inquiète les investisseurs et plombe ses résultats.

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