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273 milliards pour racheter des actions

On le remarque quasi quotidiennement à la Bourse de Bruxelles: les sociétés rachètent leurs propres actions. Elles ne le font pas toutes bien sûr, mais celles qui s'y emploient consacrent des moyens substantiels. Parmi les grands amateurs de cette technique on trouve le chimiste Solvay, mais aussi la CNP d’Albert Frère, le promoteur immobilier Atenor et bientôt Umicore qui va demander le feu vert de ses actionnaires fin octobre.

Aux  Etats-Unis, les rachats d’actions propres se font à coups de milliards de dollars comme ceux annoncés par Hewlett-Packard (10 milliards) ou Pepsico (15 milliards). Selon le Washington Post, le montant total consacré par les entreprises US pour ratisser le  marché atteint 273 milliards de dollars depuis le début de l’année, soit cinq fois plus que l’an dernier à  pareille époque!

Comme je l’ai déjà signalé dans le post Les faux effets des rachats d'actions un de ses effets est d’accroître le bénéfice par action de l’entreprise et, par ricochet, son cours de Bourse. Naturellement ce qui est investi en titres propres ne l’est pas dans de nouveaux produits, dans la construction d’usines, le recrutement de personnel…

Certains estiment même que le recours fréquent à cette technique s’explique par le fait qu’elle permet de doper les stocks options de la direction.

Ce qui est frappant aux Etats-Unis, c’est que les entreprises n’hésitent pas à s’endetter pour racheter leurs actions en Bourse. Il faut dire que le niveau des taux encourage cette démarche. Le site Business Insider donne l’exemple de Pepsi qui affiche une dette de 20 milliards de dollars et préfère acheter ses propres parts plutôt que d’alléger ce fardeau pas trop dur à financer par les temps qui courent. Le groupe de boissons ne doit en effet payer qu’un intérêt de 3,9% pour des obligations à 10 ans.

Et le site de pointer cette connexion entre ces deux machés opposés : les entreprises vendent d’un côté des obligations à faible rendement et achètent de l’autre, à des cours relativement bas, leurs actions ou celles des concurrents.