Nyrstar: un analyste vote "non"!
Semaine mouvementée pour Nyrstar qui, en l’espace de 12 heures a annoncé une acquisition de près de 300 millions d’euros et une augmentation de capital d’un maximum de 500 millions d’euros. Et cela, le jour où le prix du zinc chutait de 8%...
Le résultat, on le connaît : un plongeon de l’action de 12%. Depuis, le titre remonte à la surface aidé par deux études d’analystes qui restent positifs sur la valeur.
Cours du zinc et de Nyrstar sur les 12 derniers mois:
Mark van der Geest d’ABN Amro souligne que le rachat de la société Farallon Mining, propriétaire d’un site minier au Mexique, recèle un potentiel de croissance significatif qui justifie le prix relativement élevé.
"L’acquisition de Farallon fait pencher davantage le portefeuille de Nyrstar vers l’industrie minière qui jouit de rendements plus élevés au détriment de l’activité de fondeur avec des rendements plus faibles" écrit-il. Il estime que l’activité minière représentera 47% de l’Ebitda de Nyrstar en 2011 contre 36% actuellement.
Par contre, l’analyste d’ABN Amro n’apprécie pas trop le projet d’augmentation de capital concocté par le n°1 mondial du zinc. " Nous pensons que Nyrstar peut facilement financer trois acquisitions similaires à celle de Farallon dans un horizon de 12 mois avec sa dette. "
Vue de la mine de Farallon Mining au Mexique:
(Source: site de Farallon Mining)
Il recommande dès lors aux actionnaires de s’opposer à cette émission lors de l’assemblée extraordinaire. Il évalue par ailleurs à 33% la dilution provoquée par cette opération dans le chef des porteurs qui n’y participeraient pas.
Il sera toutefois difficile de faire barrage à cette augmentation de capital dans la mesure où les trois principaux actionnaires de Nyrstar (BlackRock, Glencore et Umiocre) représentant 23% des droits de vote ont annoncé leur soutien à l’opération. Ca c'est moi qui le dis, pas l'analyste...
Mark van der Geest reste à l’achat sur Nyrstar tout comme son confrère de KBC Securities, Wouter Vanderhaeghen. Le premier vise un objectif de cours de 13 euros et le second de 12,5 euros.
Dans son étude, l’analyste de KBC Securities se garde bien de prendre position vis-à-vis de cette augmentation de capital. Il se focalise sur le rachat de Farallon qu’il juge générateur de valeur et cohérent avec la stratégie de Nyrstar d’accroître son intégration verticale vers les 50% en 2012.
Selon ses calculs -qui ne prennent pas encore en compte l’augmentation de capital- le bénéfice par action pour 2011 et 2012 devrait passer respectivement de 1,44 euro et 1,45 euro à 1,68 et 1,85 euro.