Les bourses européennes sont attendues en nette baisse dans le sillage de Wall Street et des grandes places asiatiques, la remontée continue des rendements obligataires pesant de plus en plus lourd sur le sentiment des investisseurs.
Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 1,3% pour le Dax à Francfort, de 1,08% pour le FTSE 100 à Londres et de 1,52% pour l'EuroStoxx 50, qui reviendrait ainsi à son plus bas niveau depuis deux semaines. Quant au CAC 40 à Paris, il devrait abandonner au moins 1,5% selon les premières indications disponibles.
La hausse des rendements des emprunts d'État s'est accélérée jeudi en Europe et surtout aux États-Unis, où celui des bons du Trésor à dix ans est repassé au-dessus de 1,5%, au plus haut depuis le début de la crise du coronavirus et au-dessus du rendement servi par les dividendes de l'indice Standard & Poor's 500, référence de nombreux investisseurs.
Ce mouvement, que les déclarations des banques centrales sur l'absence de risque inflationniste durable ne suffisent plus à enrayer, remet en cause les valorisations des actions, à commencer par celles du secteur des hautes technologies, moteur de la hausse des derniers mois.
Le Nasdaq américain a ainsi perdu 5,44% sur les quatre premières séances de la semaine et s'il creuse encore ses pertes, ce qui est probable, il affichera sa pire performance hebdomadaire depuis mars dernier.
Signe que la tension gagne peu à peu l'ensemble des marchés, la banque centrale australienne a lancé une opération de rachat d'obligations pour tenter de freiner la hausse des rendements.
"Plus cela durera, plus grand sera le risque d'une correction plus sévère sur les marchés d'actions si la révision à la hausse des prévisions de bénéfices ne suit pas le rythme de la montée des rendements obligataires", commente Shane Oliver, responsable de la stratégie d'investissement d'AMP.