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L'Europe repousse ses frontières

Les ministres européens de l'Intérieur ont approuvé jeudi l'entrée des pays d'Europe centrale et de Malte dans l'espace Schengen, qui passe ainsi de 15 à 22 Etats. Exception faite toutefois de Chypre qui a demandé un report d'un an.

(l'écho) Réunis à Bruxelles, les ministre ont considéré que les Etats membres concernés, ceux qui ont adhéré à l'Union européenne en 2004, «remplissent les conditions préalables» à la suppression «des contrôles aux frontières intérieures à partir du 21 décembre 2007, pour les frontières terrestres et maritimes». Dans les aéroports, les contrôles seront maintenus jusqu'à fin mars 2008.

Pour les Etats membres issus de l'ex-bloc communiste, c'est une décision très symbolique, le sentiment de devenir des «membres de l'Union européenne à part entière», a commenté le ministre slovène Dragutin Mate. La Bulgarie et la Roumanie, entrées dans l'Union européenne le 1er janvier dernier, restent pour le moment exclues de l'espace Schengen. Les missions d'évaluation ont commencé mais l'adhésion de ces deux Etats n'interviendra pas avant au moins deux ans. En revanche, les Etats baltes, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie et Malte ont montré «un degré de préparation suffisant pour appliquer de manière satisfaisante» les deux conditions requises pour rejoindre les 15 pays constituant l'espace Schengen:

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  • 1. La sécurité aux frontières extérieures: cette première condition est une évaluation «positive» de la sécurité à leurs frontières extérieures terrestres, maritimes et aéroportuaires qui, le 21 décembre, deviendront les nouvelles frontières de l'espace Schengen. Avec l'aide financière de l'Union européenne (UE) , ces Etats ont dû renforcer la surveillance des frontières, les conditions de délivrance des visas, ou encore leurs règles de protection des données.

    Depuis deux ans, des experts envoyés par l'Union européenne ont visité les postes-frontières terrestres de ces Etats, mais aussi leurs aéroports ou leurs consulats à l'étranger. Les comptes rendus pays par pays concluent que «les autorités sont parvenues à combler les lacunes soulignées dans le premier rapport d'évaluation» réalisé fin 2006. Les experts saluent par exemple les «progrès remarquables» accomplis par la Slovaquie sur la surveillance de sa frontière avec l'Ukraine, une des principales faiblesses déplorées fin 2006.

  • 2. Le système d'information partagé: la seconde condition est remplie depuis le 1er septembre avec la connexion de ces Etats au «système d'information Schengen» (SIS), la base informatique qui permet aux services de sécurité de disposer de données sur les personnes recherchées, disparues ou interdites de séjour, de même que sur les objets volés (véhicules, armes, documents d'identité, billets de banque). Composé d'une structure centrale à Strasbourg et d'une extension nationale dans chaque Etat, le SIS, qui détient déjà plus de 20 millions de données, permet d'indiquer à un simple policier la procédure à suivre (par exemple l'arrestation) lors du contrôle d'un individu.

    «On a supprimé les frontières, mais chaque terminal policier relié au SIS est une frontière électronique», a expliqué hier le commissaire Bernard Kirch, responsable du SIS.

Depuis deux ans, des experts envoyés par l'Union européenne ont visité les postes-frontières terrestres de ces Etats, mais aussi leurs aéroports ou leurs consulats à l'étranger. Les comptes rendus pays par pays concluent que «les autorités sont parvenues à combler les lacunes soulignées dans le premier rapport d'évaluation» réalisé fin 2006. Les experts saluent par exemple les «progrès remarquables» accomplis par la Slovaquie sur la surveillance de sa frontière avec l'Ukraine, une des principales faiblesses déplorées fin 2006.

«On a supprimé les frontières, mais chaque terminal policier relié au SIS est une frontière électronique», a expliqué hier le commissaire Bernard Kirch, responsable du SIS.

L'ensemble des évaluations «positives» des experts seront présentées le 8 novembre aux ministres de l'Intérieur de l'UE qui devraient donner leur accord de principe à l'entrée des neuf nouveaux membres. Avant que la décision officielle ne soit prise, en décembre, il faudra attendre encore un vote du Parlement européen. Mais une chose est sûre: dès les vacances de Noël, on pourra voyager par la route et sans contrôle d'identité de Vilnius à Porto. Ce qui devrait faciliter les voyages et l'activité économique. Entre janvier et septembre, pas moins de 83 millions de passages ont été enregistrés à la frontière germano-polonaise.

C.G. avec AFP

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