Vidéo: la crise alimentaire et l'envolée du cours du riz déjà dans les médias début avril
(m24/afp) - Une des principales chaînes de supermarchés israéliennes a limité la vente de riz à deux paquets par client pendant deux jours, par crainte d'être touché par la pénurie de riz qui sévit dans le monde, selon un communiqué diffusé par la chaîne. "Pour le moment, nous avons arrêté le rationnement mais si un changement intervient dans les conditions de fourniture de riz dans le monde, nous devrons réimposer un rationnement sur les ventes", a précisé le communiqué.
Mesures similaires aux États-Unis
Quelques jours auparavant, le même type de mesure avait été prise aux États-Unis. Sam's Club, le plus important grossiste américain dans la distribution alimentaire - filiale du géant Wal Mart - a limité les achats de riz à 4 sacs de 9 kilos par client. Cette décision fait suite à une démarche similaire de son concurrent Costco, qui dans certaines de ses enseignes, a également restreint la vente de riz.
Comment expliquer de telles mesures de rationnement ?
S'il n'existe aucun signe de panique des consommateurs, certains restaurants et petits commerçants américains ont augmenté leur stock, anticipant une éventuelle poursuite de la hausse des prix. Des résidents philippins expliquent que certains magasins achètent massivement du riz pour l'envoyer dans leur pays d'origine qui doit faire face à une pénurie d'offres. "Ce qui est en train de se passer, c'est que des gens qui tiennent un restaurant ou une épicerie achètent des quantités de riz plus importantes que d'habitude pour constituer des stocks. Les reportages des médias qui préviennent que les prix pourraient encore grimper les poussent à avoir cette attitude", détaille Dave Heylen, le porte-parole de l'association des épiciers de Californie, cité par le Guardian. À trop vouloir se prémunir contre les hausses des prix, certains consommateurs participent donc, sans le savoir, à entretenir le phénomène.Le prix des aliments a doublé en trois ans
Les mesures de rationnement font suite à l’augmentation du prix des denrées alimentaires. En effet, ceux-ci ont pratiquement doublé dans le monde en l'espace de trois ans, selon la Banque mondiale, provoquant des émeutes en avril en Egypte et en Haïti, des manifestations dans de nombreux autres pays et des restrictions des exportations de plusieurs producteurs, dont le Brésil, le Vietnam, l'Inde et l'Egypte.
Parmi les explications figurent le développement des biocarburants, les barrières commerciales, une demande croissante venue d'Asie sur fond de modifications des habitudes alimentaires, la faiblesse des récoltes ainsi que les cours du pétrole, qui pèsent sur le prix des transports.