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Année record pour les résultats des entreprises belges

Les bénéfices de 95 sociétés belges cotées en Bourse ont augmenté l'an dernier de 29% par rapport aux 17,7 milliards d'euros récoltés un an auparavant. Elles ont engendré ensemble un résultat net de 22,8 milliards d'euros.
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(l'echo) Les dividendes atteignent 8,2 milliards d'euros, une hausse de 17%. Cette hausse est inférieure à celle des bénéfices parce que les banques et les holdings ont conservé une politique assez conservatrice en matière de distribution et que leur croissance bénéficiaire est liée notamment à des plus-values comptables sur leur portefeuille d'actifs financiers. Parmi les plus fortes progressions bénéficiaires de l'année, on retrouve des noms comme Mitiska, IBA, Spadel et EVS.

Une baisse de la pression fiscale et la croissance économique du pays ont fortement contribué à la réalisation de ces plantureux bénéfices.

Croissance économique

La croissance du PIB belge a doublé l'an dernier, passant à 3%. Les Belges ont continué sur leur élan de consommation de 2005. Les exportateurs ont profité de la haute conjoncture en Allemagne, où la confiance des entrepreneurs a atteint son plus haut niveau depuis 15 ans. Pourtant, les bénéfices des industriels déçoivent à première vue. Le résultat net des entreprises non financières n'a crû que de 9% à 8,2 milliards d'euros. Cette croissance réduite est en forte mesure due à UCB, qui a vu son bénéfice net se réduire de moitié. En 2005, UCB avait réalisé une plus-value exceptionnelle suite à la cession de sa branche de chimie de spécialité. En tenant compte uniquement du résultat net courant d'UCB (+36%), la progression du secteur est de 16,5%. Cette croissance est plus en ligne avec le résultat d'exploitation global, qui a grimpé de 18% à 14 milliards d'euros. Le résultat d'exploitation a évolué plus rapidement que le chiffre d'affaires global, qui a tout de même augmenté d'un bon 12% à 112,7 milliards d'euros. En conséquence la marge opérationnelle globale s'est améliorée de 11,8% à 12,5%.

Les chiffres d'affaires et bénéfices nets globaux représentent une moyenne pondérée: le 1,4 milliard d'euros de bénéfices engendré par InBev pèse donc près de mille fois plus lourd dans la balance que le 1,6 million de bénéfices de Fountain. Une moyenne mathématique de la croissance des bénéfices, dans laquelle les deux sociétés sont mises sur un pied d'égalité, n'est pas plus éclairante. Dans ce dernier cas de figure, le taux de croissance moyen du résultat d'exploitation grimpe de 31% et le résultat net s'améliore même de 47%.

Baisse d'impôts

Les baisses d'impôts en Belgique et à l'étranger ont donné plus d'éclat à la croissance des bénéfices nets. Cette forte croissance des bénéfices provient principalement de banques et des holdings, traditionnellement les valeurs sûres de la Bourse bruxelloise. Les holdings doublent leurs bénéfices nets, de 2 à 4,1 milliards d'euros. Les trois grandes banques ont augmenté leur résultat net de 28%, passant de 8,2 à 10,5 milliards d'euros. Cette très belle prestation du secteur bancaire est largement due au climat boursier prospère: en 2006, le Bel 20 a réalisé un return de 27%.

Les petites entreprises belges ont fortement renforcé leur rentabilité. Que le résultat net s'accroisse plus rapidement que le résultat d'exploitation ne peut pas être considéré comme une surprise. Les entreprises ont fortement travaillé à la réduction de leurs dettes les années précédentes, ce dont a résulté une nette amélioration du résultat financier. Les intérêts notionnels ont permis à partir de 2006 aux sociétés de réaliser une charge d'intérêts fictive sur leurs fonds propres, en diminution des impôts à payer. Le gouvernement belge a ainsi mis fin à la discrimination qui s'exerçait à l'encontre des entreprises à bilan solide, qui réalisent des investissements à partir de fonds propres. Les sociétés qui finançaient leurs investissements en s'endettant pouvaient déjà déduire leur charge d'intérêts des impôts. Le brasseur Co.Br.Ha. a vu son résultat d'exploitation perdre 15%, mais la pression fiscale nettement plus clémente lui a permis d'améliorer son résultat net de 6%. Autre exemple, l'entrepreneur Moury Construct a vu ses impôts diminuer de 5%, même si le bénéfice avant impôts a grimpé de 21%.

Pour les sociétés du Bel 20, les mesures fiscales ont eu moins d'impact. Les holdings tels que CNP et GBL acquittent d'office moins d'impôts, grâce aux plus-values non taxées. Du côté des multinationales et des banquiers, la pression fiscale effective dépend souvent de 1.001 facteurs et les taux d'imposition des administrations fiscales étrangères sont souvent au moins aussi importants. Ainsi le taux d'imposition d'InBev est passé de 22 à 20% grâce à la plus grande contribution aux bénéfices de AmBev, qui jouit de taux d'imposition plus avantageux.

Le gouvernement belge n'est pas le seul à avoir abaissé la pression fiscale. Le gouvernement néerlandais a lui aussi abaissé les impôts sur les sociétés en 2006, faisant revenir le taux de 29,5 à 25,5% Ce qui est tombé à pic pour Lotus Bakeries et Ter Beke, deux groupes alimentaires belges qui ont réalisé une bonne partie de leurs ventes chez nos voisins du Nord. KVS

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