(l'echo) L'émission de bons d'état vient de se clôturer le 27 novembre avec succes.
L'attrait pour le papier demeure
Le bon d'état à 5 ans (2006-2011) offrant un intérêt de 3,45% brut et livrable physiquement reste toujours le plus prisé. Il s'octroie la plus grande part du gâteau avec un montant de souscription qui s'élève à 70 millions d'euros à l'issue des quatre premiers jours de souscription.
Celui émis à 8 ans (2006-2014) offrant un taux brut de 3,70% et dématérialisé n'a récolté que 17 millions d'euros après 4 jours.
Un coup dans l'eau
C'était une «première» pour l'état belge d'émettre à côté d'un bon d'état à 5 ans sous forme matérielle, un bon d'état à 8 ans exclusivement sous la forme dématérialisée.
L' objectif était «de sensibiliser et de préparer progressivement le grand public à cette importante réforme que constitue la suppression des titres au porteur». A partir du 1er janvier 2008, il sera en effet interdit d'émettre encore des titres au porteur en Belgique.Le but est de préparer les investisseurs particuliers à la prochaine suppression des titres au porteur.
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Pour rappel, les grandes lignes de la loi sur la dématérialisation des titres:
- à compter du 1er janvier 2008, les titres au porteur cotés en bourse et déposés sous dossier seront dématérialisés de plein droit.
- Au 1er janvier 2014, les détenteurs de titres au porteur auront dû déposer leurs titres sur un compte ou les avoir convertis en titres nominatifs
- A partir du 1er janvier 2015, les autorités procèderont à la vente forcée des titres au porteur qui n'auront pas été convertis. Le prix de vente sera déposé à la Caisse des Dépôts et Consignations.
Comment expliquer cet attrait pour les «titres papier»?
Un sentiment de défiance à l'égard des pouvoirs publics. Beaucoup considèrent que les prélèvements fiscaux sont démesurés par rapport aux besoins réels de l'état, etc.La «mal gouvernance» publique pousse donc le Belge à mettre son patrimoine à l'abri de la voracité du fisc.
Les titres au porteur offrent ensuite l'avantage de la discrétion pour leur détenteur, l'identité du véritable propriétaire n'étant pas dévoilée. Les titres au porteur seraient ainsi utilisés pour favoriser un héritier à l'insu des autres.