(l'écho) La baisse des parts de marché de la Bourse de New York pèse lourdement sur le cours du groupe. En effet, l'introduction de la réglementation «Reg NMS» touche déjà durement le big board. Celui-ci a perdu des parts de marché sur ses volumes de transactions au profit du Nasdaq. Et certains analystes estiment que la tendance pourrait encore s'amplifier.
Les efforts déployés par le Nyse pour automatiser davantage ses transactions ne semblent plus suffire. Le marché attend maintenant qu'il harmonise la technologie sur ses six marchés d'actions et ses deux marchés de dérivés. Cette harmonisation permettrait au groupe d'économiser 250 millions de dollars par année jusqu'en 2009.
Nyse: Excellents résultats trimestriels
Nyse Euronext a annoncé ce jeudi d'excellents résultats trimestriels pour le New York Stock Exchange. La Bourse américaine a publié un bénéfice trimestriel plus que doublé grâce à une hausse des revenus et à une réduction des dépenses d'exploitation. L'opérateur de la Bourse de New York a dégagé au premier trimestre un bénéfice net de 67,6 millions de dollars (49,6 millions d'euros), soit 43 cents par action, contre 30,3 millions (24 cents/action) un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a augmenté de 54,3% à 701,97 millions de dollars. Nyse Euronext a précisé que la fusion entre l'américain Nyse Group et la Bourse paneuropéenne Euronext ayant été bouclée le 4 avril, les résultats du premier trimestre de l'année n'intègrent que les trimestriels complets de Nyse Group. Les dépenses d'exploitation fixes de Nyse Group, en base non GAAP, ont baissé de 20% sur la période à 229 millions de dollars. La marge avant impôts de Nyse Group, hors éléments exceptionnels et en base non GAAP, ressort à 24,3% du chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année, contre 21,9% un an plus tôt. Le Nyse a accueilli 72 nouvelles sociétés cotées au cours du trimestre, dont six introductions d'entreprises américaines, précise le communiqué. Au premier trimestre, le Nyse a procédé à sa plus forte réduction de coûts depuis 1991et a achevé l'installation de son nouveau système de transactions, faisant la part belle à l'automatisation des ordres.Le groupe projette maintenant d'harmoniser ses différents marchés.
Nyse Euronext en chute libre
Le titre Nyse Euronext n'a cessé de dégringoler depuis son introduction en Bourse le 5 avril. Il a perdu 11,75 % à 63,49 EUR depuis le 5 avril. Les problèmes viennent surtout de la branche américaine du premier marché transatlantique. Le New York Stock Exchange doit en effet batailler ferme avec les autres plates-formes de transactions américaines, Nasdaq en tête, pour conserver ses volumes de transactions. La tâche paraît difficile, comme l'attestent les derniers chiffres publiés par le groupe. Ses parts de marché sur les transactions en actions ont chuté en mars à un plus bas d'un an. Dans le même temps, son grand rival a indiqué avoir observé le phénomène inverse, grâce à une baisse de ses tarifs. Ceci n'a pas échappé à Joshua Carter. L'analyste chez Goldman Sachs a abaissé son rating à «vendre» sur Nyse Euronext, tout en relevant à «acheter» celui du Nasdaq.
IPO
Dans le même temps, les méga-introductions en Bourse, autre cheval de bataille du groupe, semblent encore manquer à l'appel. Le London Stock Exchange continue de bénéficier de cette tendance, comme l'a montré la dernière étude de PricewaterhouseCoopers sur les IPO. La place londonienne a collecté trois des cinq plus grandes entrées en Bourse internationales au premier trimestre. Nyse Euronext a décidé de cibler la place parisienne pour attirer ces grandes IPO. Les effets restent encore à être démontrer.
Réglementation "Reg NMS"
Prédite par certaines observateurs comme une véritable menace pour la Bourse de New York, Reg NMS a tenu toutes ses promesses depuis son entrée en vigueur en mars. Cette réglementation instaure le principe de la meilleure exécution d'un ordre, c'est-à-dire que les ordres de transactions sont automatiquement dirigés, en bloc, à la plate-forme offrant ce service. Elle donne pour l'instant l'avantage aux plates-formes de transactions purement électroniques, comme le Nasdaq et les Electronic Communication Networks. Le Nyse, dont environ 10 % des transactions sont encore effectuées à la criée sur son parquet, peine à offrir un système électronique performant. Le groupe réfléchit encore à l'intégration de ses trois plates-formes de transactions, Direct Plus, ArchaEx et NSC (celle d'Euronext). Mais celle-ci devrait prendre du temps. Joshua Carter estime, par ailleurs, que les effets de Reg NMS se feront véritablement sentir en juillet, au moment où les courtiers américains devront se plier réellement à cette directive. «Ceci apportera une pression supplémentaire sur les tarifs pratiqués par le Nyse», précise l'analyste dans une note.
Une aubaine pour le Nasdaq, donc. La Bourse électronique avait payé très cher l'an dernier l'échec sa tentative de prise de contrôle du LSE. Le titre avait accusé un recul de 22% en 2006, alors que le Nyse avait pris 25% grâce à son rachat d'Euronext. Mais la situation semble s'être inversée pour 2007. Autre signe de mauvais augure pour Nyse Euronext, la Securities and Exchange Commission a indiqué que Nelson Chai, le directeur financier du groupe, devrait vendre 10.000 de ses actions de la société. Les incertitudes continuent donc à peser sur le groupe et pourraient forcer la Bourse de New York à complètement revoir son modèle... J.N.