Mon argent La réponse à toutes vos questions d'argent
Publicité

L'impact de la hausse des prix surestimé

Un ménage belge consacrera cette année 1.480 euros de plus à ses dépenses alimentaires en raison de la hausse des prix d'un certain nombre de matières premières. Mais, dans le même temps, les revenus disponibles vont augmenter de 1.475 euros. C'est ce qui ressort des chiffres d'une étude de KBC réalisée à la demande de Mon Argent, le magazine de finances personnelles de L'Echo.
Publicité

Le panier de la ménagère? On y trimbale virtuellement plus de 500 produits représentatifs de nos habitudes de consommation courante, d'après l'enquête sur le budget des ménages par la banque nationale. Ce panier s'alourdit, entend-on. Ou, plutôt, entend-on soupirer: "Faire ses courses coûte de plus en plus cher". Le distributeur "prix rouges" Colruyt a averti, dès la fin de l'été, que des centaines de produits de base verraient leur prix augmenter de 3 à 4%, voire même de 30% (!) suite à la flambée des cours des matières premières. D'autres enseignes ont embrayé. La rumeur s'est ainsi installée et, depuis, fait son œuvre, affectant la confiance des consommateurs. Qu'en est-il exactement? Economiste chez KBC, Bart van Craeynest a décrypté ces chiffres pour Mon Argent, le magazine de finances personnelles de L'Echo. D'après les calculs de KBC, en 2005, les dépenses annuelles moyennes d'un ménage s'élevaient à 31.449 euros. Elles ont grimpé à 32.896 euros en 2006 et devraient bondir à 34.376 euros cette année. Soit des taux de croissance nominaux de 4,6% et 4,5% respectivement. Pour être concret, le ménage belge dépenserait donc 1.480 euros de plus en 2007.

Cependant, les revenus disponibles ont eux aussi progressé : de 4,4% en 2006 et, d'après KBC, de 3,9% en 2007. Compte tenu d'un taux d'inflation attendu de 1,8% cette année, cela signifie que les revenus réels - le pouvoir d'achat - progresseraient de 2,1% en 2007. Voilà qui contraste avec le pessimisme ambiant, même si, c'est évident, la hausse des prix à la consommation touche de plein fouet les revenus les plus faibles, dont la structure de coûts est différente d'un "ménage moyen".

Pour 2008, son de cloche identique : l'économiste prévoit un revenu disponible de 40.610 euros, soit 3,4% de plus qu'en 2007.

Nos dépenses de consommation totales grimpent plus vite que notre pouvoir d'achat mais il ne faut pas tirer la sonnette d'alarme. Le problème? Le ressenti des prix des produits pétroliers et alimentaires est très fort, car ils sont présents au quotidien. Or, il n'existe que peu ou pas de produits de substitution. L'impact psychologique exercé par ces produits et denrées est donc supérieur à leur poids réel. " En parcourant les détails des tableaux de prix, reconnaissons qu'aucun poste n'augmente durablement dans des proportions vraiment inquiétantes ", lance Bart Van Craeynest. Il établit ainsi un parallèle avec l'atmosphère qui prévalait lors du lancement de l'euro. "On entendait sans cesse parler de hausse de prix pour le même type de produit qu'aujourd'hui (le pain, le petit café…). En réalité, seuls quelques postes posent problème. Or, c'est la moyenne qui compte. Et là, on reste dans les normes. Même quand on table sur une inflation comprise entre 2 et 3% en 2008 (2,94% en novembre en rythme annuel, NDLR)", assure-t-il. D'autant que le Bureau du Plan a prévu deux sauts d'index en 2008. Les salaires suivront, donc. "Le pouvoir d'achat sera ainsi largement préservé pour la majorité des gens. En outre, le marché du travail reste bien orienté. C'est un facteur de soutien."

Mu.M et FM

Cette semaine dans Mon argent: Pensez Pension! 35 questions pratiques sur votre pension. Et autant de réponses
Et aussi: Le Bel20 est-il encore un refuge pour les "bons pères de famille"?
Mon Argent et L'Echo, chaque samedi dans votre boîte aux lettres? Abonnez-vous dès à présent.

Publicité
Publicité
Publicité
Messages sponsorisés