Mon argent La réponse à toutes vos questions d'argent
Publicité

La BCE peut-elle s'octroyer une pause ?

La Banque centrale européenne (BCE) fait face à des pressions de plus en plus fortes pour au début de l'année prochaine marquer une pause dans la hausse des taux d'intérêt. Elle ne doit pas céder!
Publicité

(l'écho) Jusqu'à présent, sa crédibilité a permis de limiter les craintes inflationnistes, mais faire maintenant une pause, alors que l'économie européenne se renforce à un rythme soutenu, comporte un risque inutile pour la stabilité des prix, déclare Melvyn Krauss, chargée de recherche à l'université de Stanford

Surveiller l'inflation

Même si l'année 2006 a été très favorable pour la croissance en Europe, les taux d'intérêt réels - ceux exprimés en termes de biens et de services et non en termes monétaires - n'ont pas bougé depuis janvier.

Autrement dit, la politique monétaire européenne continue à jouer un rôle de stimulant pour l'économie. Avec des taux d'intérêt aussi bas ebn Europe face à une onjoncture toujours en hausse, une pause au moment du nouvel an serait prématurée.

Pressions en faveur d'une pause

Certaines pressions en faveur d'une pause sont en rapport avec l'élection présidentielle française du printemps. Une hausse des taux d'intérêt durant la campagne présidentielle française mettra sans doute la BCE sur le gril. Jacques Chirac a déjà accusé la BCE d'être responsable d'un «euro fort» par sa politique des taux d'intérêt, nuisant ainsi aux exportations européennes.

Un second argument en faveur d'une pause, c'est l'augmentation de 16 à 19% de la TVA en Allemagne au début de l'année prochaine. La BCE pourrait se placer en position d'attente pour évaluer les dommages portés à l'économie allemande, si toutefois il y en a, avant de poursuivre le processus de hausse des taux.

Le facteur le plus important est peut-être l'effet d'entraînement de la Réserve fédérale américaine. Parce que la Réserve a décidé d'une pause, une pression importante s'exerce - à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la BCE - pour qu'elle suive la même voie.

Conclusions

Pour une banque centrale comme la BCE qui accorde la priorité à la lutte contre l'inflation, il vaut mieux effectuer une pause tardive qu'une pause prématurée.

L'Europe et les USA ne sont au même point ni de leur cycle économique ni de l'évolution de leurs taux d'intérêt. Quand la Réserve fédérale a marqué une pause, l'économie américaine était dans une phase de maturité plus marquée.

En Europe, la tendance à la croissance reste forte malgré quelques récents reculs. Par contre, les taux d'intérêt restent bas et l l'offre de monnaie augmente trop rapidement.

Ce qui est bon pour une banque centrale, ne l'est pas nécessairement pour une autre. «Aucune pause en ce qui nous concerne, nous sommes Européens», telle devrait être la réponse de la BCE à ceux qui appellent à une pause pour le début de l'année prochaine, même si cela entraîne une petite hausse de l'euro.

M.K.

Publicité
Publicité
Publicité
Messages sponsorisés