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Les européens à l'assaut des fonds de placement chinois

Alors que le marché d'actions chinois semble afficher une certaine nervosité depuis quelques semaines, les banques européennes continuent de sceller des partenariats locaux pour faire participer leurs clients à l'épiphanie boursière. BNP Paribas a montré, la semaine passée, son intérêt pour le marché des fonds de placement.
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(l'écho) DWS Investment, la branche Asset Management de la Deutsche Bank, fait de même: depuis 2005, elle détient 19,5% du gestionnaire de fonds chinois Harvest Fund Management, considéré comme le leader en termes de parts de marché. Et la banque allemande compte aujourd'hui en faire profiter ses clients. «Nous voulons amplifier notre coopération», affirme Stephan Kunze de DWS. Il faut dire que le marché chinois de fonds de placement s'élève à 1.300 milliards de yuans (environ 127 milliards d'euros), selon Henry Shao, CEO d'Harvest. Le marché s'est développé en quelques années et le potentiel est gigantesque puisqu'il ne représenterait encore que 4% des actifs dormants sur des comptes en banque chinois.

Valeurs bon marché

Et les perpectives de croissance sur les marchés d'actions sont encore bonnes, selon Harvest. «Les valeurs sont bon marché», affirme Yuning Dou, chief investment officer d'Harvest. «Sur les marchés d'actions A (libellées en yuans), le rapport cours/bénéfices était de 60 en 2000, il est d'environ 30 pour 2007. En considérant une croissance bénéficiaire moyenne des sociétés de 40%, je considère que ce n'est pas cher». Pour 2008, Harvest compte sur un rapport cours/bénéfices moyen de 23. «C'est encore plus vrai pour les actions chinoises offshore», continue Dou qui estime qu'elles se traitent en moyenne à 17 fois leurs bénéfices estimés pour 2007. Les deux marchés devraient d'ailleurs progressivement se rapprocher en termes de performance. «Je m'attends à ce que le second semestre 2007 voie de nouvelles sociétés chinoises offshore venir se coter sur le continent», rajoute Henry Zhao. «Cela mettra de la pression sur le marché d'actions continental.» Et régulera ses extravagances, se défend-il, en réponse à une question sur la nervosité des marchés chinois ces derniers temps. «Ce sera d'ailleurs la principale avancée de la dérégulation du QDII», continue Stephan Kunze, en référence à la licence de mai 2006 octroyée aux «Qualified Domestic Institutional Investors» qui limite les investissements chinois sur les marchés étrangers.

Le plan quinquennal

Les gestionnaires d'Harvest basent aussi tous leurs espoirs sur le 11e plan quinquennal 2006-2011 qui devrait soutenir la demande domestique. Les mesures environnementales profiteront aux secteurs d'énergies alternatives. La réforme du système de soins de santé devrait provoquer une vague de fusions et acquisitions, et sera favorable aux firmes pharmaceutiques et aux compagnies d'assurances. Le plan quinquennal vise aussi à rebalancer l'investissement et la consommation privée. Celle-ci devrait quadrupler d'ici à 2020, selon les estimations du FMI, avec son impact positif sur l'immobilier, les banques et les assurances. Enfin certaines sociétés manufacturières devraient devenir des leaders mondiaux, selon Harvest, comme, par exemple, l'industrie de transport maritime chinois qui «devrait conquérir les plus grandes parts de marché dans le monde d'ici 3 ou 4 ans».

Face à cet optimisme, le marché des fonds de placement ne devrait que croître et DWS Investment veut prendre le train en marche. A partir du 1er juillet prochain, le gestionnaire offre la possibilité à ses clients d'investir sur le marché chinois via la création d'un fond et de 4 certificats, constitués d'au moins 70% d'actions chinoises pêchées tant sur le continent qu'à Hong Kong, avec une préférence pour ce dernier marché. Entre 7% et 8% du fonds contiennent des actions des Bourses de Shenzen ou de Shanghai. Au sein de ce fonds, «nous avons surpondéré les mid caps», nous confie Jiang Yiqian, responsable du fonds chez Deutsche Bank Asset Management, insistant notamment sur les valeurs liées à la consommation, les valeurs industrielles ou encore les publicitaires sur internet. Ces produits ne seront encore disponibles que sur les marchés allemand, autrichien, italien et espagnol. Pour le marché belge, il faut encore attendre. «Peut-être après l'été», nous confie- t-on chez DWS.

Serge Quoidbach

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