(l'écho) A Londres, le cours du baril de Brent (livraison octobre) est repassé sous les 70 USD pour la première fois depuis le 12 juin, à 69,2 USD. Pour Tony Dolphin, analyste chez Henderson Global Investors (Londres), une crise du crédit durable affecterait rapidement la demande pétrolière et coifferait le brut à 70 USD le baril pour les prochains mois. «Il y a, dit-il, une vraie peur concernant la croissance. Si elle est fondée, les investisseurs vont considérer défavorablement les actifs qui bénéficient d'une forte croissance, et le pétrole en fait évidemment partie.»
Pour une raison semblable, les cours des métaux ont également courbé l'échine. Au London Metal Exchange (LME ), le cuivre, qui profite depuis plusieurs années d'une demande soutenue en provenance de la Chine, est retombé à un plus bas de deux mois à 7.026 USD la tonne. Le métal rouge souffre aussi de la remontée de ses stocks au LME qui se situent actuellement à leur plus haut niveau depuis le 21 juin. Parmi les autres métaux non ferreux échangés au LME, le prix de la tonne d'aluminium s'est replié à 2.490 USD et celui du zinc à 3.130 USD. Il n'y a pour ainsi dire que l'étain à avoir échappé à la bourrasque. Mais c'est à la faveur d'un mouvement de grève déclenché dans un site de production au Pérou. Hier, il a gagné 0,9% pour s'établir à 13.950 USD la tonne.
L'or ne profite pas des incertitudes
Du côté des métaux précieux, l'or ne profite pas des inquiétudes des investisseurs concernant le «subprime».
Il a reculé pour le 3e jour d'affilée pour s'établir à 662,25 USD l'once au 2e fixing de Londres. Matt Zeman, courtier auprès de LaSalle Futures Group à Chicago, justifie ce trend baissier du métal jaune par le fait que «les investisseurs vendent de l'or pour couvrir leurs pertes sur les autres marchés». Il est vrai que la remontée du dollar n'est pas un élément favorable au métal jaune. Mais on observe, affirme Ralph Preston, «que les investisseurs préfèrent se tourner vers les bons du Trésor US plutôt que vers l'or».
Enfin, du côté des produits agricoles, les pertes dominent aussi. Même le maïs n'arrive plus à bénéficier du thème de l'«éthanol». A Chicago, son prix reculait de 3,8% à 3,32 USD le boisseau et porte à près de 25% sa chute depuis son sommet de 4,3 USD atteint en février passé.
Marc Collet