Extrait de L'Investisseur du 7 novembre 2006
De votre choix dépend le risque encouru et le rendement dégagé. Le principal choix que doit faire le gestionnaire 'en bon père de famille' est celui du débiteur.
Obligation d'état
C'est la référence par excellence. Car pour ces obligations, le risque lié au débiteur est quasiment nul, hormis quelques exceptions 'exotiques'. De plus, ces obligations sont généralement très liquides.
Pourquoi encore opter pour une autre obligation?
Le seul argument est que les obligations d'entreprises offrent généralement une prime de rendement ou un 'spread' par rapport aux obligations d'Etat. Vous êtes en quelque sorte récompensé pour le risque supplémentaire que vous prenez.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Peu de débiteurs ont été source de problèmes ces 20 dernières années, mais on peut malgré tout citer quelques exemples. Ainsi, l'Etat français a dû intervenir quand Crédit Foncier de France a fait faillite au début des années 90. Le fait que quelques sociétés du secteur de l'aviation aient également périclité étonne déjà moins. Peu d'investisseurs s'attendaient à ce que le grand groupe italien du secteur laitier Parmalat devienne un cauchemar pour ses créanciers.
Conclusion
Il y a trois leçons à tirer de ce qui précède:
- Etre prudent, répartir ses risques et évaluer si l'avantage de rendement est suffisamment grand. L'avantage de rendement dépend bien sûr du rating. Aujourd'hui, un débiteur de qualité BBB+ offre environ 0,55% de plus qu'une obligation d'Etat, un débiteur AA- ne proposera que 0,20% en plus. Mais cet écart peut fortement fluctuer dans le temps.
- Investir une partie de votre portefeuille dans des obligations d'entreprises pour augmenter quelque peu votre rendement. La plupart des gestionnaires de fortunes jouent d'ailleurs cette carte. Mais prudence : n'achetez pas d'obligations d'entreprises dont vous ne connaissez pas le nom.Si vous ne parvenez pas à répartir suffisamment les risques, optez pour un fonds spécialisé, où le risque est réparti entre 100 ou 200 débiteurs.
- Quand le spread entre obligations d'état et obligations d'entreprise s'est fortement creusé, renforcez vos positions en obligations d'entreprises. Le passé a révélé que cette politique portait ses fruits. Pour le moment, rien ne presse donc.