Parmi la variété des obligations, nous avions évoqué le choix difficile à faire entre risque et rendement Lire Obligations d'état ou d'entreprises
Obligations d'état
il y a tout d'abord les obligations " classiques ", les obligations straight, qui sont de simples titres de créance : le coupon périodique est connu d'avance, de même que le montant qui sera remboursé à l'échéance. Et pour ces obligations, le principal émetteur en Belgique est bien sûr l'Etat belge. C'est ce qu'on appelle les obligations d'état.
L'Etat belge a émis toute une série d'obligations avec en particulier les " OLO ", les obligations linéaires qui ont des durées très diverses et des échéances qui peuvent aller jusqu'à 2035 ! Les investisseurs particuliers qui depuis peu peuvent souscrire à ces obligations ont le choix en ce qui concerne la durée.
Obligations d'entreprises sur le marché secondaire
Les obligations émises par les entreprises sont celles de Bekaert, Agfa-Gevaert, D'Ieteren, notamment. Dans ce cas, le risque est plus élevé et la liquidité moindre mais en contrepartie le rendement est supérieur : par exemple, les obligations émises par Agfa-Gevaert et qui seront remboursées en 2015 comportent un coupon de 4.375% alors que les OLO 2015 ont un coupon de 3.75%. Compte tenu du prix d'achat, qui est actuellement un peu au-dessus du pair comptable, vous obtiendrez un rendement supérieur d'environ 1/2 % par rapport aux emprunts d'état.
Et sur le marché primaire?
Fortis vient notamment de placer en octobre 150 m? d'obligations émises par Christian Dior. Pour une durée de 5 ans, l'investisseur aura un coupon annuel de 4,25 %, ce qui, compte tenu du prix d'émission de 101.29%, lui procurera un rendement actuariel brut de 3,96%, à savoir environ 30 centimes de mieux que les OLO à 5 ans.
Aussi des obligations cotées au Marché Libre
Plusieurs sociétés de plus petite taille et cotées sur le Marché Libre comme Archimède, Propharex et Pharco ont demandé la cotation d'obligations, en plus de l'admission en bourse de leurs actions. Dans ce cas, les taux d'intérêt sont de 8 % pour de durées de 5 ans. Il y a donc une prime de risque de l'ordre de 4 % par rapport aux emprunts sans risque de l'Etat belge.
A côté des obligations classiques, il y a les obligations convertibles
Il s'agit d'obligations dont les paiements à l'investisseur seront déterminés en fonction d'un sous-jacent qui est en général une action. A l'échéance, l'investisseur peut percevoir son capital ou recevoir un certain nombre d'actions. Il faudra donc que le cours de bourse de l'action sous-jacente grimpe de 20, 30 voire 40 % pour que l'investisseur opte pour la conversion. L'avantage des convertibles est de disposer d'un rendement stable et d'avoir la possibilité d'encaisser une plus-value sur le sous-jacent s'il évolue à la hausse
A Bruxelles, 3 convertibles sont cotées sur le marché: Bois Sauvage, Accentis et KBC. La convertible KBC 2008 a une particularité puisque, à l'échéance, l'investisseur touchera d'office des actions : il n'a pas le choix. C'est ce que l'on appelle une " ORA " : une obligation remboursable en actions. Dans ce cas, le risque supporté par l'investisseur est un risque de type " action " ! Mais l'avantage de ce produit provient du traitement fiscal du coupon payé : alors que le dividende de l'action KBC est amputé d'un précompte de 25%, le précompte mobilier sur l'ORA n'est que de 15 % puisqu'il s'agit d'un intérêt. La seule faiblesse de cette ORA réside dans sa très faible liquidité par rapport à l'action KBC. A réserver donc aux investisseurs particuliers qui se contentent de taille limitée.
Extrait de l'interview de Frederic de Laminne, responsable de la cote d'Euronext Bruxelles, lors de l'émission les chroniques d'Euronext de ce mercredi 15 novembre 2006 à Radio BFM