(l'écho) Le «Baromètre des investisseurs» établi à l'issue de l'enquête mensuelle de la banque ING est remonté de 117 points début mars à 129 points à la fin du mois. On peut penser que ce regain de confiance se confirmera dans les semaines à venir, alors que l'indice Bel 20 a clôturé, lundi, sur un nouveau record historique. En ayant gagné 0,73%, il a franchi pour la première fois la barre des 4.600 points. Il a clôturé à 4.614,86, poussé par les télécoms et le climat propice aux fusions.
Volatilité du moral de l'investisseur belge
Au top en janvier, le moral de l'investisseur belge a plongé à la fin du mois de février pour atteindre dans les premiers jours du mois de mars un plancher inégalé depuis le début de cette année. D'un plus haut historique de 136 points dans les premières semaines de 2007, le «Baromètre des Investisseurs» compilé par la Banque ING est retombé à 117 au cours de la première semaine du mois écoulé. Et ce n'est pas tout, ce baromètre, qui est mis à jour au fil des semaines et reflète le sentiment de nos compatriotes qui ont l'habitude d'investir à la Bourse de Bruxelles, a ensuite redressé la barre. Il a achevé mars à 129! En moyenne, il s'est situé à 123 au cours de ce mois.
La Bourse redonne confiance
«La question des revenus des ménages et le sentiment de ces derniers envers la situation économique sont des éléments importants qui dictent la direction du baromètre», explique Peter Vanden Houte, chief economist chez ING. «Mais il est clair cette fois que ce sont les Bourses qui ont le plus influencé le moral des investisseurs en actions belges. Les investisseurs, qui avaient été inquiétés par l'instabilité des places chinoises et les incertitudes sur le marché du crédit immobilier début mars aux états-Unis, sont en fait redevenus plus confiants», observe Vanden Houte. Pourtant, ils se montrent un peu moins optimistes à propos de la situation économique. Ils ne sont en effet plus que 34% à estimer que celle-ci s'est améliorée au cours des trois derniers mois. En février, ils étaient encore 44%.
Les francophones plus optimistes que les néerlandophones
Fait saillant de l'enquête, c'est au nord du pays que le moral baisse davantage : les francophones se montrent en effet plus optimistes que les néerlandophones sur la conjoncture belge et l'évolution de la Bourse. Quelque 32% des épargnants néerlandophones, contre 49% le mois précédent, estiment que la conjoncture belge s'est améliorée au cours des trois derniers mois. Le sentiment des investisseurs francophones n'a en fait pas bougé. Ils sont toujours 36% à penser que l'environnement économique a été favorable ces derniers mois. Entre néerlandophones et francophones, le sentiment diverge de plus en plus. L'écart entre eux reste toutefois peu sensible. Par contre, ce qui est frappant, c'est le fait que les habitants du nord de la Belgique avaient généralement une perception plus optimiste de la conjoncture. Comment justifier cette évolution? Selon l'avis de Peter Vanden Houte, l'explication est à rechercher du côté de l'évolution du portefeuille. Les néerlandophones auraient obtenu de moins bons résultats au niveau de leur portefeuille de placements. Au cours de l'enquête, 46% d'entre eux à peine ont affirmé que leurs investissements ont bien ou très bien performé, contre 57% pour les francophones.
Evolution du "Baromètre des investisseurs"
26% des néerlandophones craignent une rechute des cours des actions contre 18% de francophones. D'autre part, 23% de Flamands pensent qu'il est à présent toujours opportun d'investir dans des secteurs présentant des risques plus élevés, contre 32% de francophones. La chance de voir cheminer le baromètre vers son sommet (136 points) est-elle compromise dans ce contexte? «Il est possible qu'il confirme malgré tout sa tendance haussière dans les prochaines semaines», pense Vanden Houte. «Notamment parce que l'on peut imaginer que le sentiment des investisseurs flamands se corrigera dans la foulée du redressement de la Bourse», estime l'économiste de la banque. Toutefois, l'on aura un œil sur le marché des obligations qui pourraient bien jouer les trouble-fête si la hausse des taux longs se poursuit. A ce propos, dans sa prochaine enquête mensuelle, les responsables de l'enquête promettent de s'attarder quelque peu sur le sujet. Marc Collet