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Sydney, trait d'union entre Asie et Europe

Vous êtes déjà bien exposé aux Bourses européennes et américaines, et la zone émergente a également une bonne place dans votre portefeuille. Afin de diversifier encore davantage vos avoirs, avez-vous pensé à l'Australie? Aussi développée que l'Europe, les Etats-Unis ou le Japon, l'Australie offre l'avantage, de par sa situation géographique et un sous-sol particulièrement riche, d'avoir des relations privilégiées avec l'Asie.

(l'écho) «L'Australie bénéficie du boom de l'Asie et des matières premières. Ses entreprises ont de plus en plus une dimension internationale, 30% à 40% de leur chiffre d'affaires provenant de l'étranger», indique une spécialiste de la zone Asie-Pacifique chez Fidelity à Hong Kong.

Grâce à son exposition à l'Asie, mais également à une série de réformes structurelles ces dernières années et à une économie gérée efficacement, l'Australie peut se targuer depuis 1990 d'une croissance annuelle moyenne de 3,3% par an. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) du pays figurait dans le top 20 des économies les plus dynamiques en termes de PIB par habitant.

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L'excellente santé de l'économie australienne transparaît sur son marché d'actions. Malgré une période difficile cet été lorsque la crise du «subprime» (crédit hypothécaire à risque) battait son plein, l'indice All Ordinaries Index a pris 18% depuis le début de l'année.

Ce score est inférieur à celui de nombreux marchés d'actions asiatiques, mais nettement plus élevé que la progression de 3,99% de l'indice européen DJ Stoxx 50 et celle de 6,78% du S&P 500 américain.

Cerise sur le gâteau, la Bourse de Sydney ne peut être, avec un ratio P/E (cours/bénéfices) de 16, considérée comme chère.

Matières premières...

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Si l'envolée des prix des matières premières a certainement aidé l'économie australienne à prospérer ces dernières années, elle n'explique pas tout.

«La flambée des prix des matières premières et les profits dégagés par les sociétés minières ont soutenu l'économie australienne en atténuant les effets du ralentissement du marché immobilier et de la sécheresse. Mais ce n'est pas la seule explication à cette réussite économique: l'Australie est également parvenue à maintenir des niveaux de croissance stables sur le long terme grâce à un ensemble de réformes structurelles et à l'établissement d'un cadre économique solide, qui l'ont rendue moins sensible aux chocs externes comme la crise asiatique de la fin des années 90», relève Dexia Asset management dans une note vantant les mérites de la place financière australienne.

Des années d'efforts permettent à l'Australie de profiter d'un taux de chômage au plus bas depuis 30 ans. La dette publique du pays a été complètement éliminée et des surplus budgétaires sont envisagés, et ce même si les prix des matières premières venaient à reculer.

Outre une économie saine, l'Australie peut aussi compter sur des résultats d'entreprises solides. Les analystes d'UBS basés en Australie tablent sur une croissance bénéficiaire de l'ordre de 12% cette année. Et le potentiel de croissance des entreprises locales semble intact, malgré la crise du subprime. «Par rapport à d'autres marchés asiatiques, l'Australie est moins corrélée aux Etats-Unis. Elle bénéficie d'une demande domestique solide», note la responsable actions de Threadneedle. La Bourse de Sydney peut également compter sur «des politiques entrepreneuriales tournées vers l'actionnaire, avec un taux de rendement du dividende élevé (autour de 3,5%) et le profil relativement défensif de la Bourse de Sydney qui compte près de 40% de valeurs financières», ajoute Fidelity.

... et inflation

Le tableau semble idyllique et pourtant un grain de sable pourrait gripper cette belle mécanique: l'inflation. Le taux d'inflation annuel est actuellement de 3% en Australie, ce qui correspond à la limite supérieure tolérée par la banque centrale australienne. Du coup, une majorité d'économistes parient sur une prochaine remontée des taux, actuellement à 6,5%, lors de la prochaine réunion de l'institut d'émission au mois de novembre. Un nouveau resserrement monétaire qui pourrait être vécu par l'indice boursier australien comme un coup de frein.

Karine Huet

Photo Bloomberg

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