(l'écho) - Parmi les secteurs portés au Panthéon de la Bourse en 2000, la biotechnologie a depuis déchanté. En sous-performant les grands indices depuis 7 années consécutives, le secteur a connu un long purgatoire. Pourtant, depuis 6 mois, la tendance semble s'inverser.
De quoi redonner peut-être de l'intérêt aux investisseurs. Dans ces conditions, un fonds est incontournable : il s'agit du fonds Pictet Biotech. A l'occasion d'un entretien avec le gérant du fonds Pictet Biotech, Michael Sjöstrom, nous avons pu obtenir quelques informations particulièrement intéressantes.
Vague de concentration
Première constatation, le secteur est actuellement soumis à une vague soutenue de fusions et de développement de partenariats. Ceci illustre bien l'intérêt que représente dorénavant la biotechnologie, notamment pour les grands groupes pharmaceutiques. Ceci est une première forme de soutien pour les cours de Bourse du secteur.
Ensuite, les taux de croissance du secteur demeurent proches de 20% par an, tandis que le secteur présente un très faible risque par rapport à la conjoncture économique. Il s'agit donc d'un profil qui peut plaire à un marché craintif sur les perspectives de croissance américaines.
Enfin, les valorisations sont au plus bas depuis 10 ans. Dans un contexte où le marché risque de focaliser sur les secteurs défensifs, la biotechnologie, plus mature qu'il y a une dizaine d'années, permet aujourd'hui de jouer un thème défensif, tout en affichant une croissance forte et régulière. Le secteur serait par conséquent l'une des industries bénéficiant des meilleurs fondamentaux.
En attendant le déclic
D'après le gérant, le secteur nécessite simplement une impulsion de la part du secteur pharma, qui permettrait de faire revenir les investisseurs sur les métiers de la santé au sens large. Ensuite la sélection au sein de ce secteur devrait avantager les biotechnologies.
En effet, dans un cadre de remboursement plus restrictif par les autorités publiques, la capacité à imposer des prix élevés sera prépondérante. Pour avoir cette liberté, il faut savoir offrir des procédés innovants, à forte valeur ajoutée et donc peu copiables. Or c'est sur ce terrain qu'évolue la biotechnologie.
Preuve de sa confiance dans les développements futurs, le gérant continue donc d'investir l'ensemble des capitaux qui lui sont confiés. Le portefeuille reste très concentré, ses 10 premières positions représentant 55% du portefeuille. Le poids des valeurs moyennes est voué à rester proche de 50%, car peu importent les conditions de marchés, c'est là que se situe le plus gros potentiel.