Le système des primes bénéficiaires, instauré en 2018, permet aux entreprises d’attribuer une partie de leurs bénéfices de l’année précédente à leurs employés sous la forme d’une prime fiscalement attractive. "Les travailleurs conservent en effet 64% du montant brut, soit bien plus que via les primes et bonus", explique Iris Tolpe, de Securex Consulting.
L’année dernière, moins de 1% des employeurs (0,67%) ont fait profiter leurs employés de ce petit "plus", selon les chiffres du secrétariat social Securex. Seuls 1,15% des salariés ont reçu une ou plusieurs primes. C’est peu, mais c’est tout de même 38% de plus qu’en 2019.
Par contre, le montant moyen de la prime a baissé de 6%, à 1.334 euros en 2020, contre 1.420 euros l’année d’avant. Les ouvriers reçoivent, en moyenne, 789 euros, soit presque moitié moins que les employés qui touchent, en moyenne, 1.481 euros.
Les mois de mai, juin, décembre et mars sont les plus populaires (en 2019 comme en 2020) pour le versement des primes.
Gros avantage fiscal
Les travailleurs préfèrent pourtant de loin les primes bénéficiaires (64%) et les bonus salariaux (65%) aux traditionnels bonus en cash (32%). Ils conservent, en effet, un montant net supérieur à 50% du montant brut d'une prime salariale normale (CCT 90) ou d'une prime bénéficiaire, mais beaucoup moins de 50% pour les bonus en cash, rappelle le communiqué de Securex.
Mais alors, pourquoi les primes bénéficiaires sont-elles si peu répandues? Il existe des différences significatives entre la prime bénéficiaire et le bonus salarial, explique Securex.
La crise du coronavirus n'a pas eu d'impact sur les primes bénéficiaires en 2020, car la plupart des entreprises avaient décidé de les verser en mars.
Le versement d'une prime salariale est déterminé à l'avance, en fonction d'un objectif collectif à atteindre. Objectif qui n'est pas nécessairement lié à la réalisation d'un profit.
La prime bénéficiaire, quant à elle, ne peut être versée que si un profit a été généré au cours de l'exercice financier précédent, et elle n'est pas liée à la réalisation d'objectifs supplémentaires. La décision de la verser (ou non) ne doit donc pas être prise avant, mais seulement après la clôture de l'exercice.
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Quelles perspectives pour les primes en 2021?
"La crise du coronavirus n'a pas eu d'impact sur les primes bénéficiaires en 2020, car la plupart des entreprises avaient décidé de les verser en mars, alors que l'impact de la crise était encore très flou", explique Iris Tolpe. "Il sera donc intéressant de voir combien d'entreprises paieront des primes en 2021 sur la base des bénéfices de 2020. Il ne s’agit pas d’une obligation, mais les travailleurs qui en ont reçu une l'année passée l'attendront sans doute encore avec impatience cette année...", souligne-t-elle.
C’est dans le milieu des professions libérales, des banques et courtiers en investissements ainsi que dans l’industrie chimique que ces primes sont les plus répandues.