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Le diesel perd son avantage concurrentiel

Les voitures au diesel semblent être victimes d’un mauvais sort. Est-il encore intéressant d’en acheter une en tant que particulier? La réponse en chiffres.
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©AFP

L’organisation flamande VAB, spécialisée dans la mobilité, l’avait déjà prédit au début de l’année: en 2018, il est possible que le prix du diesel dépasse légèrement celui de l’essence à l’approche de l’hiver. Cela s’est déjà produit une fois: fin février, à la station-service de Makro à Sint-Pieters-Leeuw, le litre de diesel s’est brièvement vendu plus cher que le litre d’essence 50 octane.

Il s’agissait toutefois d’une situation exceptionnelle. Aujourd’hui, le diesel est encore légèrement moins cher que l’essence. Le 7 mars, un litre de diesel se vendait au prix maximum de 1,3980 euro, contre un maximum de 1,4230 euro pour un litre d’essence (super 95 E10). Pour un plein de 50 litres, la différence ne dépasse guère 1,25 euro.

©Mediafin

Les prix des deux carburants devraient toutefois progressivement coïncider. Pourquoi? Leurs prix de base respectifs ne sont en effet plus très différents, et l’on se trouve dans la dernière phase de la convergence des accises décidée par le gouvernement. Des accises qui sont encore légèrement plus élevées sur l’essence que le diesel, mais qui devraient atteindre 0,6 euro par litre sur les deux carburants en cours d’année 2018.

Plusieurs facteurs

Le prix d’un plein n’est toutefois qu’un des facteurs susceptibles d’influencer le coût total de votre voiture. Lors de l’achat d’une voiture diesel, vous payez déjà plus cher, comme le montre l’exemple avec la Renault Grand Scénic (voir le graphique ci-dessous), qui coûte pratiquement 4.000 euros de plus en version diesel. Et vu que les producteurs automobiles doivent continuer à adapter les moteurs diesel aux normes d’émissions européennes de plus en plus strictes, le prix d’achat devrait continuer à augmenter. S’y ajoute la taxe de circulation annuelle, plus chère à Bruxelles et en Wallonie pour les voitures diesel que pour leurs homologues à essence.

Il n’empêche: la consommation d’un moteur diesel est légèrement inférieure à celle d’un moteur à essence. "Mais cet avantage ne se fait pas réellement sentir pour les familles qui roulent moins de 30.000 kilomètres par an", souligne le porte-parole de la VAB, Maarten Matienko. "D’un point de vue strictement financier, ces ménages feraient mieux de ne plus acheter des voitures au diesel. Sauf si elles ont absolument besoin d’une voiture qui accélère mieux que la version à essence, ou qui offre d’autres avantages au niveau technique."

Valeur de revente

Les chiffres publiés cette semaine par la fédération sectorielle Febiac montrent un recul de la demande pour les voitures au diesel. Moins de quatre nouvelles immatriculations sur dix sont aujourd’hui équipées de moteurs diesel. En 2017, on a vendu pour la première fois en Belgique plus de voitures à essence que de voitures au diesel. Fin 2017, 46% des nouvelles voitures étaient encore des diesels, contre 48% de voitures à essence, et 5,5% de véhicules utilisant des carburants alternatifs comme les électriques ou hybrides.

Sur le marché des particuliers, la baisse de popularité des voitures au diesel est encore plus frappante: seule une voiture neuve sur cinq roule encore au diesel. Concernant les voitures de société, la proportion est encore de deux sur trois. Cette évolution fait surtout craindre pour la valeur de revente de votre voiture au diesel sur le marché de l’occasion.

Cette baisse de popularité est telle que Toyota cessera cette année d’offrir des berlines diesel dans l’Union européenne. Dans les autres pays européens, les voitures diesel semblent également touchées par le mauvais sort. Leur popularité a commencé à baisser en 2015, suite au scandale des moteurs truqués de Volkswagen, et à la découverte d’autres tricheries comparables des marques BMW et Mercedes.

De plus, les villes et les régions européennes sont de plus en plus nombreuses à s’attaquer aux diesels. En Allemagne, des villes comme Düsseldorf et Stuttgart vont interdire les vieux diesels, d’autres villes devraient suivre outre-Rhin. La France a aussi attaqué le problème. En Belgique, Anvers et Bruxelles ont déjà mis en place des plans progressifs pour supprimer les diesels d’avant août 2015. La Wallonie commence un plan similaire à partir de 2023, qui aboutira en 2030 à la suppression de presque tous les diesels, sauf ceux de toute dernière génération correspondant aux nouveaux tests d’homologation.

L’un dans l’autre, si ces mesures se généralisent en Europe, le marché pour les diesels d’occasion va s’effondrer. Les premiers signes de véhicules plus difficiles à vendre remontent déjà des réseaux de vendeurs de voitures d’occasion dans différents pays européens.

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