Inutile de vous précipiter pour tenter de décrocher un rendez-vous chez le dentiste avant la fin décembre. Les nombreux dentistes qui sont actuellement submergés de demandes rappellent que l'obligation annuelle de visite est annulée à cause de la situation sanitaire exceptionnelle.
Quelle était la règle?
Depuis 2015, les patients âgés de 18 ans et plus qui ne prennent pas rendez-vous régulièrement (à savoir une fois par an) pour un examen buccal préventif, doivent s’acquitter d’un ticket modérateur (part à charge du patient après l’intervention de la mutuelle, NDLR) plus élevé pour leurs soins dentaires l’année suivante. L'objectif était évidemment de favoriser la prévention et d'éviter des surcoûts ultérieurs.
Annulation pour toute l'année 2020
Cette règle, qui a traditionnellement tendance à susciter un afflux des demandes de rendez-vous en fin d’année en raison des oublis, n’est (temporairement) plus obligatoire.
L’annulation couvre toute l’année 2020, puisqu’il suffit d’avoir été chez un dentiste en 2019 pour avoir droit au remboursement en 2021. La prestation requise peut avoir été effectuée en 2019 ou en 2020..
"Une décision de l'INAMI, datant de juin, annule temporairement la visite annuelle obligatoire pendant la période du COVID."
Problème de communication
Une décision de l'INAMI à ce sujet (suivie de la publication d'un arrêté royal) en juin, est manifestement passé inaperçue. Les milliers de dentistes présents sur Tooddoc – qui permet de trouver un praticien en urgence – déplorent l'absence quasi totale de communication relative au report de la continuité des soins dentaires.
"La plupart des patients ne sont pas au courant, ce qui, en cette fin d’année, est source de soucis: engorgement des cabinets, incompréhension, délais rallongés, etc.", selon un communiqué de Toodoc.
Engorgement inutile, capacités réduites
"Le taux de recherche pour un rendez-vous dentaire en urgence double quasiment chaque semaine", ajoute la plateforme.
"Nous sommes complètement débordés. Ces contrôles ne sont pas une priorité pour l’instant. De nombreux patients insistent pour avoir un rendez-vous avant la fin de l’année alors que ce n’est pas nécessaire", commente une dentiste.
Cet engorgement est d’autant plus problématique que les normes sanitaires imposées aux dentistes ont réduit leur capacité de 20 à 50%, et que 5 à 10% des praticiens en âge de le faire ont anticipé leur départ à la retraite, principalement dans les "déserts médicaux".