Selon le 17e baromètre des vacances d’Europ Assistance, les Belges seront plus nombreux à partir cet été en vacances (environ 60%). En revanche, leur budget sera moins élevé. "Le budget familial moyen pour cette année se chiffre à 2.179 euros, c’est 10% de moins qu’en 2016", selon l’analyse d’Europ Assistance.
Si vous n’avez pas encore choisi votre destination pour cet été, connaître l’évolution récente de quelques variables économiques pourrait bien vous être utile (afin d’obtenir le pouvoir d’achat le plus élevé possible avec votre budget vacances disponible).
Vie chère VS bon marché
Pour un revenu donné, un touriste peut avoir l’impression dans un pays étranger que la vie est soit très chère, soit très bon marché. Ce phénomène est notamment dû au taux de change et à l’évolution du prix. "Pour le voyageur belge, l’Islande apparaît particulièrement chère (le niveau des prix y est plus élevé d’au moins 50%), suivie de près par la Suisse et l’Australie", selon l’analyse de Philippe Ledent, économiste chez ING. "À l’autre bout de l’échelle, et sans réelle surprise, la Turquie et la Tunisie laisseront l’impression que la vie est bien meilleure marché qu’en Belgique."
Si cette analyse se limite à la zone euro, il n’est bien entendu pas question de taux de change. Il faut donc limiter son observation au niveau général des prix et à l’inflation. "En extrapolant les chiffres d’Eurostat disponibles sur le pouvoir d’achat, on apprend que le coût de la vie est en Belgique parmi les plus élevés de la zone euro", explique l’expert. Seuls trois pays ont en effet un niveau général des prix plus élevé: l'Irlande (+6,5% par rapport à la Belgique), la Finlande (+6,8%) et le Luxembourg (+22,3%).
"Dans tous les autres pays de la zone euro, le vacancier belge utilisant ses références aux prix pratiqués en Belgique aura le sentiment que, globalement, la vie est moins chère ailleurs. Cela peut aller jusqu’à une baisse du coût de la vie de près de 50% en Lituanie ou en Slovaquie."
Quid par rapport à 2016?
Certains vacanciers ont tendance à retourner chaque année dans le même pays. Le coût de la vie cette année y sera-t-il plus ou moins élevé que durant l’été 2016?
Pour le savoir, il suffit d’analyser l’évolution des prix dans la zone euro. En Belgique, l’inflation a été en moyenne de 2,7% au cours des 12 derniers mois. "Il n’y a en fait que dans les pays baltes (Estonie, Lituanie et Lettonie) où l’inflation a été supérieure à ce chiffre", selon Philippe Ledent. "En Espagne, destination très prisée des touristes belges, l’inflation a été du même ordre qu’en Belgique. Par contre, en Grèce, en Italie ou même en France, elle a été bien moins importante."
En dehors de la zone euro, il faut tenir compte du taux de change et de l’évolution des prix pour connaître l’évolution du coût de la vie. Ces deux variables peuvent se compenser ou se renforcer.
Par exemple, dans trois pays (l’Islande, la Russie et le Brésil), l’inflation a été positive. Or, plus l’inflation locale est importante plus le pouvoir d’achat du belge en est diminué. De plus, il y a eu une dépréciation de l’euro face aux devises de ces pays ce qui a pour effet également de diminuer le pouvoir d’achat du touriste européen. "Dès lors, en une année à peine, le pouvoir d’achat des touristes belges dans ces trois pays s’est dégradé de 15 à 20%", prévient Philippe Ledent.
En revanche, il est resté constant au Canada. Tandis que l’inflation a été de l’ordre de 2%, l’euro s’est apprécié de 2% par rapport au dollar canadien.
"Enfin, en Turquie, en Tunisie et dans une moindre mesure au Royaume-Uni, l’inflation locale (très élevée dans le cas de la Turquie) a été plus que compensée par l’appréciation de l’euro face aux devises de ces pays, si bien que le pouvoir d’achat du touriste issu de la zone euro y a augmenté jusqu’à 12% dans le cas de la Tunisie", conclut l’économiste.
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