Chers parents, sortez votre portefeuille, les secondes sessions approchent. Si votre enfant a des difficultés scolaires et que vous désirez l’inscrire à des cours particuliers, ça risque de vous coûter cher. Loin de remettre en cause la qualité de l’enseignement, ils peuvent être d’une grande utilité pour certains. Des entreprises se sont spécialisées dans le secteur et offrent un service à plusieurs options. C’est le cas de Cogito Belgium et Admitis. Chez eux, on prend le temps, lors d’un rendez-vous, de trouver l’offre qui conviendra le mieux aux parents et aux enfants. Des cours sur mesure en quelque sorte et un tarif à l’avenant.
Drieu Godefridi, administrateur chez Cogito Belgium, explique: "Les tarifs pour une heure de cours peuvent varier entre 20 et 22 euros pour l’enseignement secondaire et pour le supérieur, il faut compter entre 45 et 50 euros. Nous appliquons les mêmes tarifs sur l’ensemble des régions dans lesquelles nous travaillons, il n’y a pas de discrimination avec des tarifs variant selon la demande." L’entreprise réalise une marge d’environ 5% sur chaque heure de cours prestée par ses 400 formateurs. On trouve le même genre de tarifs chez Admitis, variant selon les compétences professionnelles et l’engagement de l’enseignant.
Mal au portefeuille
Prenons l’exemple d’un ménage composé de deux enfants. Le cadet a des difficultés en mathématiques et l’aîné en anglais. Les parents décident donc de les inscrire pour des cours particuliers chez Admitis. Frais d’inscription: 70 euros pour toute la famille. La formule "3 pommes" est adaptée pour le plus jeune enfant: 25,2 euros/heure x 24h. Il faudra débourser 604,8 euros pour les maths. La formule "performance" convient au plus âgé: 28 euros x 18h, soit 504 euros. Additionnez le tout et le portefeuille de cette famille est amputé de 1.178.8 euros, soit presqu’un salaire. Parmi les formateurs, beaucoup donnent des cours de maths. "Traditionnellement, c’est la branche où la demande est la plus élevée", mentionne Cogito.
Quelle imposition pour ces enseignants particuliers?
Les revenus qui résultent des cours particuliers durant l’été peuvent être considérés soit comme des revenus professionnels, soit comme des revenus divers. Si l’activité est professionnelle, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par un ensemble d’opérations répétées qui constituent une occupation continue et habituelle, le taux d’imposition sur le revenu varie entre 45 et 50%. Si l’activité est occasionnelle, c’est-à-dire ne relevant pas de l’exercice d’une activité professionnelle, le taux est à 33%.
Selon Francis Adyns, porte-parole du SPF Finance, "pour les professeurs enseignants, les revenus seront en principe qualifiés sans plus de revenus professionnels à cause du lien étroit entre les cours particuliers et l’activité principale d’enseignement. Pour les étudiants et les pensionnés, il faudra regarder à tous les éléments de fait pour déterminer la qualification fiscale des revenus."
Cependant, à côté de ceux qui déclarent leur travail, on trouve toujours ceux qui travaillent au noir. Le SPF Finance n’effectue pas de contrôles ciblés, mais ceux qui se font prendre sont sanctionnés par une amende administrative variant de 50 à 1.250 euros en plus d’une inflation de l’impôt entre 10 et 200% sur le revenu qui n’est pas déclaré. Il n’y a donc pas qu’aux parents que les cours particuliers peuvent coûter cher.
"Des structures qui se font de l’argent sur l’échec des enfants"
À l’Union francophone des parents de l’enseignement catholique (UFAPEC), les cours particuliers ne font pas partie des favoris. "Nous sommes opposés à la systématisation de ces cours. Sinon, ça veut dire que l’école rate sa mission. Il existe des entreprises spécialisées dans les cours particuliers qui font du business là-dessus avec un discours culpabilisant pour les parents. Nous avons une vision utopique de voir disparaître les structures qui font de l’argent sur l’échec des enfants en mettant en place un système pédagogique adapté dans l’enseignement scolaire", affirme le secrétaire général Bernard Hubien.