À partir de cette année, l’indice des prix à la consommation (IPC) sera actualisé chaque année en janvier. Cette mesure vise à maintenir sa représentativité au fil du temps, et à faire en sorte que l’inflation mesurée ne soit pas biaisée à mesure que l’indice vieillit.
Ces actualisations peuvent se faire entre autre sur la base d’une mise à jour du panier de produits (voir encadré), par un ajustement des méthodes de calcul, ou depuis cette année, par l’intégration de nouvelles sources de prix. En effet, l’IPC de janvier s’appuie pour la première fois de son existence sur les scanner data des supermarchés.
Par "scanner data", il faut entendre les données scannées à la caisse des supermarchés, agrégées jusqu’au niveau des produits. Il ne s’agit donc pas des tickets de caisse individuels par client. "À l’heure actuelle, l’administration reçoit, chaque semaine, ces données de vente agrégées au niveau des produits (via les codes-barres), des trois grandes chaînes de supermarchés (Carrefour, Colruyt, Delhaize)", explique le SPF Économie.
Afin d’obtenir une image fidèle de l’évolution de prix totale en Belgique, le SPF Économie continuera d’effectuer partiellement les relevés de prix classiques en magasins dans les chaînes de supermarchés pour lesquels les scanner data ne sont pas encore disponibles, mais aussi chez les petits détaillants.
En outre, les scanner data seront intégrées à l’IPC en plusieurs étapes. Pour le moment, ces données sont uniquement comptabilisées pour 9 groupes de produits: "riz", "farines et autres céréales", "autres produits de boulangeries", pâtes alimentaires", "lait entier", "lait écrémé et demi-écrémé", "fromage", "œufs" et "sucre".
Ensemble, ils ne représentent que 3% du poids du panier de l’indice. Mais à partir de 2016, ce nombre passera déjà à 25%, selon Chantal De Pauw, la porte-parole du SPF Économie. Les autres produits alimentaires ainsi que des produits vendus couramment dans les chaînes de supermarchés viendront effectivement compléter cette première liste de produits.
Avantages
Ces données contribuent à renforcer la précision de l’IPC, étant donné que les scanner data fournissent des informations sur le nombre d’unités vendues et le chiffre d’affaires. Il est donc possible de calculer un prix moyen par produit pour chaque mois. Par code-barres, il suffit de diviser le chiffre d’affaires par le nombre d’unités vendues.
Il n’est donc plus nécessaire de baser l’indice de prix d’un groupe de produits sur un nombre limité de produits pour lesquels il convient ensuite d’estimer la représentativité pour l’ensemble du groupe.
Prenons un exemple: dans le groupe "farines et autres céréales", seul un produit faisait auparavant l’objet d’un suivi (certes pour différentes marques et plusieurs points de vente). Il s’agissait de la farine de pâtisserie non fermentante en emballage d’un kilo. Depuis janvier 2015, un suivi de l’évolution des prix est réalisé pour toutes les farines atteignant un chiffre de vente représentatif. En d’autres termes, outre l’évolution des prix de la farine de pâtisserie, un suivi est également réalisé et pris en compte dans le sous-indice du groupe "farines et autres céréales" pour les témoins suivants: la farine fermentante, la farine à pain, la chapelure, les graines de sésame, les graines de courge, les graines de lin, etc. Ce suivi de l’évolution des prix s’applique en outre aux différents emballages (500 g, 750 g, 1 kg, 2 kg, 5 kg…). Il est dès lors évident que cette méthode contribue fortement à améliorer la représentativité de l’indice de ce groupe.
"Grâce au scanner data, les chiffres sont plus objectifs et on réduit le risque de faute, a expliqué Chantal De Pauw au JT de la RTBF. On colle davantage à la réalité, notamment parce que les Belges sont des champions de l’utilisation des bons de réduction. Or le prix relevé en rayon n’est pas forcément le prix final payé à la caisse."