(mon argent/afp) – En Allemagne, un député du parti chrétien-démocrate (CDU), Marco Wanderwitz, a émis l’idée de taxer les gros pour compenser les dépenses de santé résultant d’un surpoids excessif.
"Il faut qu'on puisse poser la question de savoir si les coûts immenses liés par exemple à une alimentation excessive peuvent être assumés à long terme par le système de solidarité de la santé. J'estime raisonnable que ceux qui mènent volontairement une vie malsaine doivent également en assumer la responsabilité financière" a-t-il déclaré dans une interview au quotidien populaire Bild.
Des précédents…
Ce n’est pas la première fois qu’une mesure discriminatoire à l’égard des personnes en surpoids est envisagée, voire décidée. En 2008, la France avait proposé une "taxe obésité" consistant à taxer davantage les boissons sucrées, ainsi que certains aliments gras et l’alcool. Mais vu le contexte (à l’époque, le pouvoir d’achat était mis à rude épreuve), l’idée avait finalement été abandonnée.
Plus récemment, en avril 2009, Ryanair lançait un sondage invitant ses usagers à proposer de nouveaux services payants. L’idée ayant remporté le plus de succès était celle d’une taxe basée sur l’indice de masse corporelle (IMC) des passagers. Elle n’a pas été retenue mais certaines compagnies aériennes américaines pratiquent déjà ce type de discrimination.
… et des mises en œuvres
Ainsi aux Etats-Unis, où l’obésité touche 30% de la population, les passagers en surpoids doivent obligatoirement payer un deuxième siège sous prétexte de bénéficier de plus de confort.
D’après Le Monde, cette mesure a également été adoptée en Europe sur les vols KLM-Air France. En effet, depuis le mois d’avril, les personnes dans l’incapacité de s’asseoir sur un seul siège sont priées d’en payer un second moyennant une réduction de 25% sur le prix. Il s’agit en fait du prix d’un siège exemptés des taxes habituelles. Cette décision a été prise pour des "raisons de sécurité" selon la compagnie. Néanmoins, si l’avion n’est pas complet, ce deuxième siège sera remboursé.
Obésité et emploi font mauvais ménage
Selon le professeur Guy-Bernard Cadière, responsable de la Clinique du poids idéal au CHU-Saint-Pierre, il y a une certaine frilosité du monde du travail à embaucher des personnes en surcharge pondérale. "Dans tous les métiers où l’on est en contact avec le public, on observe que les employeurs embauchent difficilement des personnes en surpoids. Et de manière générale, on peut dire qu’il y a une répulsion à embaucher quelqu’un d’obèse. Le taux de chômage de ces personnes est d’ailleurs plus élevé que celui des gens qui ne connaissent pas ce genre de problème", a-t-il déclaré dans le quotidien La Capitale.
En outre, le surpoids peut freiner l’ascension et les augmentations salariales, surtout pour les femmes. En effet, à taille et à productivité égales, une femme de 100 kg touche une rémunération inférieure d’environ 9% à celle d’une femme pesant moins de 70 kg. La beauté et la taille d’une personne peuvent également avoir une influence sur son salaire. Pour en savoir plus, lisez notre article "votre physique influence-t-il votre salaire".