Le Conseil général de l'Inami a adopté lundi le budget des soins de santé pour l'année 2015. Celui-ci est annonciateur de coupes claires dans les dépenses pour l'année prochaine.
Au sein du Conseil:
- le président, le gouvernement et le patronat ont voté pour,
- les mutualités chrétiennes et libres se sont abstenues,
- les syndicats socialistes et chrétiens ainsi que les mutualités socialistes ont voté contre.
Les mutualités socialistes craignent que ces coupes se fassent sur le dos des patients car il est notamment question d'une réforme du ticket modérateur pour certaines spécialisations (ophtalmologie, gynécologie...) et de la suppression du tiers-payant social. Le ticket modérateur passera de 8,23 à 12 euros. Les femmes devront aussi quitter la maternité un demi-jour plus tôt après l'accouchement.
Le secrétaire général de Solidaris - Mutualité socialiste, Jean-Pascal Labille a dénoncé "avec force" ce qu'il a qualifié de "rupture totale". D'autant plus que d'autre investissements étaient nécessaires dans les soins dentaires, les soins de santé mentale, le matériel médical à l'hôpital.
Les mutualités avaient formulé une proposition visant à intégrer ces investissements dans le cadre d'un assainissement qui ne toucherait pas le patient. Cette proposition n'avait pu réunir les deux tiers des voix au comité de l'assurance de l'Inami en raison de l'opposition d'une partie des représentants des prestataires de soins et des hôpitaux.
La Mutualité chrétienne - dont les relais politique se retrouvent tantôt dans la majorité (CD&V) tantôt dans l'opposition (cdH) - a justifié son abstention par la nécessité de préserver la concertation sociale. Elle a salué le soutien budgétaire aux soins de première ligne (encourager le patient à rendre visite prioritairement à son médecin de famille ou à une garde médicale avant de consulter un spécialiste). L'élargissement aux hospitalisation de jour de l'interdiction des suppléants d'honoraires dans les chambres à deux lits et dans les chambres communes a également été accueillie favorablement par la Mutualité chrétienne.
Celle-ci regrette par ailleurs que l'accent soit exclusivement porté sur les dépenses dans le budget 2015, ce qui empêche de dégager des marges pour des initiatives nouvelles telles que le remboursement de la psychothérapie, une amélioration de la prise en charge des soins dentaires, une revalorisation des sages-femmes, et des soins à domicile...
A l'instar de la Mutualité socialiste, la Mutualité chrétienne demande également de revenir sur l'importante hausse du ticket modérateur.