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Presse en ligne: gratuite jusqu'à quel point?

On parle de plus en plus de presse en ligne payante mais qu'est-ce qui attend l'internaute?
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(mon argent) - Presse en ligne: gratuite ou pas? Le débat fait rage depuis belle lurette… Le parti pris il y a quelques années – le tout à la gratuité- a pris du plomb dans l’aile. Dernier exemple en date: la volonté de Google de faire payer le contenu en ligne. A la surprise générale….

Après avoir proposé gratuitement aux internautes, via Google News, le contenu informatif des médias, et avoir justifié ce produit comme un service rendu à la presse, générateur de trafic vers les différents sites des journaux et donc de profits, Google vient de soumettre à la Newspaper Association of America (la NAA, soit l’Association des journaux américains) un nouveau système de paiement en ligne. Il offrirait aux journaux la possibilité de faire payer les internautes pour accéder à leur contenu et aux articles en ligne.

Le projet de système de paiement est disponible ici. Il est propre à Google et serait une extension de Google Checkout, le service qui concurrence PayPal. 

Pourquoi basculer vers du « payant » maintenant ?

La crise n’est sûrement pas étrangère à ce grand retour du "payant".La presse écrite américaine va mal et n’est guère épargnée par la tourmente économique actuelle… Faute d’arriver à boucler les budgets avec les recettes générées par la publicité sur Internet, elle devra trouver à terme une nouvelle forme de revenus.

Il avait déjà été question de "presse internet payante" en mai de cette année. L’idée avait notamment été avancée par le magnat de la presse Rupert Murdoch (Times, Wall Street Journal, New York Post, etc.). "Nous sommes au coeur d'un débat décisif sur la valeur des contenus et il est devenu évident que, pour de nombreux journaux, le modèle actuel ne fonctionne pas", déclarait-il à ce moment-là. Il envisageait alors de faire payer la consultation en ligne "dans les douze prochains mois", en démarrant par les titres de son groupe les moins fragilisés.

Quel est l’avenir du tout gratuit en Belgique ?

"On va indéniablement vers du payant, c’est ce qui se profile à l’horizon, déclare Benoît Grevisse, professeur au département de Communication de l'UCL et membre de l'Observatoire du Récit Médiatique. Et les grands groupes de presse doivent proposer pour cela des produits qui se différencient de ce que l’on trouve partout ailleurs: des produits avec une plus-value. C'est d’ailleurs la base du journalisme et c’est ainsi qu’ils pourront regagner un public." Et d’ajouter "on arrive maintenant à une saturation de l’offre de l’information et donc seule l’information qualifiée, celle qui offre une plus-value, pourra se vendre."

Pour Benoît Grevisse, Google ne va pas se substituer aux éditeurs et il ne pourra rien faire sans eux. "Google News est d’ailleurs l’inverse de cette notion de valeur ajoutée car il est basé sur un algorithme de fréquentation d’un article et non sur le contenu et la qualité de l’info contenue dans cet article."

Alors oui on va vers un modèle de site payant mais avec "quelque chose en plus" pour justifier le prix de l’info. Mais attention: selon Benoît Grevisse, ce modèle a de l’avenir mais il implique un enjeu sociopolitique évident "puisque d’un côté on aura une information disponible partout gratuitement et de l’autre une information plus pointue, de qualité, mais uniquement si on paye. Ce 2e type d’information ne sera pas accessible à tous et on risque d’arriver à une information à 2, voire 3 vitesses. C’est à cela qu’on voit l’impact réel du coût de l’information."

Mais même si on se dirige vers du payant, tout ne sera pas payant ! "Le pur payant est réservé uniquement à un secteur très pointu, souligne-t-il. Pour les informations générales, il restera toujours un produit d’appel gratuit, ce sont les avantages supplémentaires proposés aux lecteurs qui seront payants." 

Que reste-t-il de gratuit ?

En France, Liberation.fr, gratuit depuis son lancement en 1995, a inauguré, il y a quelques jours, un système payant d’abonnements sur internet.

Et Lefigaro.fr envisage la possibilité qu’une partie de son site soit accessible sous forme d’abonnement payant et ce pour 2010.

En Belgique, il y a déjà eu des initiatives de faire payer les surfeurs pour consulter les médias et le contenu des sites internet de la presse belge. Pressb@nking et Mediargus gèrent les archives d’un grand nombre de quotidiens et magazines de notre pays.

Mais ce n’est pas pour autant que les articles de nos journaux se monnaient à prix d’or!En effet, nombreux sont les médias qui continuent à offrir totalement ou partiellement du gratuit. Bien souvent les articles du jour sont "offerts" mais il faut payer pour onsulter les archives plus anciennes.

  • Le Soir semble avoir abandonné son système de "crédits payants" pour certains articles et propose gratuitement ses archives (depuis 1989) aux surfeurs.
  • La Libre Belgique et la Dernière Heure/Les Sports ont, quant à elles, toujours laissé les surfeurs consulter sans aucun frais tous leurs articles.
  • L’Echo propose ses articles archivés sous forme d’abonnement/enregistrement.

Mais ne perdons pas de vue également que si une participation financière est demandée pour la consultation des articles d’un site, le trafic de celui-ci risque fort de chuter! En effet, l’internaute n’apprécie guère de devoir payer pour ce qu’il pouvait avoir gratuitement encore quelques jours auparavant. Il faudra que la qualité suive. Sinon, il préfèrera changer ses habitudes et aller surfer ailleurs (là où le gratuit reste d’application) plutôt que dégainer sa carte de crédit…

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