Vous avez utilisé votre carte de crédit pour vous offrir un gadget techno, un sac à main de luxe, ou pour acheter une tablette via internet, parce que c’était une dépense conséquente. Mais vous êtes victime d’un vol peu après, ou votre tablette est livrée dans une boîte abîmée et son écran est griffé. Consternation.
C’est peut-être le moment de vous plonger dans les conditions générales de votre carte de crédit. En effet, la plupart d’entre elles — moins les basiques que les versions plus chères style "Gold" — proposent une assurance achat qui intervient en cas de vol, de dommages accidentels ou de problème lors d’un achat en ligne (livraison non conforme, défectueuse, ou non effectuée). Ne vous emballez cependant pas trop vite. Car en matière d’assurances, tout est, ici aussi, question de conditions, de plafonds et d’exceptions. Mais ce n’est pas une raison pour abdiquer.
Le parcours d’obstacles commence à la lecture des principes de base des assurances. S’agissant du vol, n’espérez pas que l’on vous pardonnera une négligence ou un défaut de vigilance. L’objet doit avoir été dérobé dans le cadre d’un vol qualifié (avec effraction ou avec violence). Un rapport de police, d’éventuelles attestations, la facture ou preuve d’achat, seront nécessaires. En cas de dommage: un devis ou une facture de réparation. "Vous avez accroché la manche d’un nouveau pull acheté très cher dans une poignée de porte? Aucun problème, vous serez dédommagé", précisent par exemple les conditions de Silver Card de KBC.
L’assuré est le titulaire de la carte, mais le bien est assuré quelle que soit la personne qui l’a en sa possession, assure la plupart des banques. Pourtant, certaines polices indiquent: membres de la famille non couverts. Un "détail" qui mérite qu’on s’y arrête. Vérifications faites, à ce stade, vous respectez toujours les conditions pour bénéficier d’une indemnisation? Poursuivons.
Multiples exclusions
Gare à la déception à la lecture de la liste des exclusions. Souvent à peu de chose près identique d’un organisme à l’autre (*), elle comprend notamment, les bijoux et pierres précieuses, les véhicules, et les GSM… Point de mention en revanche des PC, tablettes, appareils photos et GPS. Et si Belfius y intègre les tickets pour les événements, elle n’exclut par contre ni les GSM, ni les bijoux de moins de 500 euros sans pierres et métaux précieux. AmEx couvre aussi les GSM! Attention, des circonstances rentrent également en ligne de compte. Ainsi par exemple, la Beobank Neckermann World Master Card exclut les achats en duty-free, tandis que la BNPP Fortis Gold exclut les biens laissés dans une voiture inoccupée. Enfin, certaines polices prévoient l’application d’une franchise, ou n’interviennent qu’à partir d’un montant d’achat minimum.
Pas grand-chose à dire au sujet des plafonds: ils sont plutôt généreux. Mais pour profiter d’un remboursement en cas de vol ou des frais de réparations, les délais sont serrés: entre 90 jours et 200 jours.
Notez que certaines polices établissent aussi une distinction (montants et délais) selon que l’achat a été effectué en magasin ou sur internet. Dans ce deuxième cas, la couverture s’étend aux livraisons non conformes, défectueuses et à la non-livraison du colis.
En définitive, ces assurances ne font-elles pas surtout "doublons" avec les polices plus classiques? "Les conditions contractuelles de ces assurances seront toujours le fil rouge des interventions couvertes. Le cas échéant, elles comprendront une clause rendant leur intervention supplétive par rapport à d’autres contrats qui seraient dès lors appelés à intervenir en première ligne", précise Wauthier Robyns, porte-parole d’Assuralia, la fédération du secteur.
N’hésitez donc pas à consulter votre courtier, à lire les conditions générales des contrats (consultables sur internet) pour connaître les polices que vous pourriez activer. Sinon, vous ne profiterez jamais de ce à quoi vous avez (peut-être) droit.
(*) Dans la plupart des cas, la liste des exclusions reprend les rubriques suivantes: Animaux vivants, plantes, espèces et devises, traveller chèques, billets de transport, titres de dette, bijoux et pierres précieuses, fourrures, denrées alimentaires et boissons, véhicules motorisés, œuvres d’art et GSM. Mais il y a des variantes. Il faut donc vérifier!