(mon argent) - On manque souvent de temps (et d’argent) pour faire face aux 1.001 tâches de la vie quotidienne. Dans une société où les contacts sociaux locaux se sont distendus et où on a perdu l’habitude de rendre service gracieusement, par réflexe on paie et on se fait payer.
Se faire aider et profiter de services à petit prix, c’est un must. Le succès fulgurant des titres-services, formule financièrement démocratique et fiscalement avantageuse, en atteste.
Et si c’était carrément gratuit? L’idée a germé dans les années 80 au Canada et commence à se répandre chez nous: le SEL.
Le système d’échange local, aussi appelé banque du temps, repose sur un système de troc à vocation sociale, dans laquelle l’argent n’a plus de place.
Comment ça marche ?
On troque du temps et des compétences entre membres du SEL. Je propose des cours de cuisine, du jardinage et du baby-sitting, et je profite des services qui m’intéressent, proposés par les autres membres (plomberie, informatique, navettes en voiture, gardiennage, repassage, cours de tennis…) "On n’a rien inventé. On se contente d’activer des réseaux existants et de les organiser de façon formelle. Echange, réciprocité… Ainsi, personne ne se sent plus redevable de ce qu’il demandé dix fois à son voisin ou à une connaissance" ont expliqué en substance des responsables de SEL sur le plateau de l’émission "Sans Chichis" de la RTBF.
Pour profiter de la formule, il suffit de s’inscrire dans le SEL de sa région ou de son quartier, et dans certains cas, de payer une très modique cotisation. Les offres et demandes de services sont consignées dans une liste régulièrement mise à jour et transmise périodiquement aux membres.
Quel services sont proposés ?
L’unité d’échange est l’heure prestée, peu importe sa valeur intrinsèque (tâches administrative, navette en voiture, couture, peinture, cuisine, dépannage informatique, cours). Il y a donc de la place pour tout le monde: chacun a quelque chose à "offrir".
Tout l’intérêt du système est que l’échange de services n’est pas bilatéral mais multilatéral.
Exemple : Estelle donne deux heures de cours particulier de math à Jean. Elle utilise ce crédit pour payer une heure de baby-sitting à Valérie et une heure de repassage à Fanny.
Chacun reçoit dès lors un carnet de bons qui permettra de "rétribuer" les prestations. Les transactions sont enregistrées sur des comptes personnels où apparaissent les heures prestées et les heures "consommées". Dans une logique "win-win" chacun doit évidemment à la fois donner et recevoir. Le risque que certains profitent du système est réduit: ces prestations sont réalisées au sein d’un réseau social transparent et dans lequel les liens sont étroits.
Comment s'inscrire ?
Cerise sur le gâteau, beaucoup de participants à ces réseaux sont davantage motivés par la convivialité et la possibilité de nouer des contacts que par l’aspect purement économique. C’est un excellent moyen de s’intégrer et de faire des connaissances quand on s’installe dans une région ou un quartier.
En savoir plus? Trouver un SEL dans votre région? http://lesel.be et http://www.letsvlaanderen.be.